Les résolutions votées par
les évêques de France
Suite au rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise, les évêques de France réunis à Lourdes ont communiqué les mesures qu’ils ont prises.
Le 5 novembre dernier, à mi parcours de leur assemblée plénière, les évêques de France ont opéré une triple reconnaissance :
► Reconnaissance de la responsabilité institutionnelle de l’Église dans les violences qu’ont subies les nombreuses personnes victimes.
► Reconnaissance de la dimension systémique de ces violences : au sens où elles ne sont pas seulement le fait d’individus isolés, mais ont été rendues possibles par un contexte global. Des fonctionnements, des mentalités, des pratiques au sein de l’Église catholique ont permis que ces actes se perpétuent et ont empêché qu’ils soient dénoncés et sanctionnés.
► Reconnaissance que cette responsabilité entraîne un devoir de justice et de réparation, qui ouvre la possibilité de demander pardon en vérité.
Ce lundi 8 novembre 2021, les évêques ont adopté d’autres résolutions, notamment ces quatres mesures :
► Mise en oeuvre d’une instance nationale indépendante
de reconnaissance et de réparation
Pour les personnes victimes de violences et d’agressions sexuelles, les évêques de France décident que l’INIA créée en mars 2021 devient l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR). Sa présidence est confiée à Mme Marie Derain de Vaucresson, juriste, cadre du ministère de la justice ancienne défenseure des enfants adjointe du défenseur des droits de 2011 à 2014, dont la mission commence dès à présent avec les moyens financiers nécessaires.
► Financement par la vente de biens immobiliers et mobiliers
En vue d’indemniser les personnes victimes, les évêques de France s’engagent à abonder selon la nécessité un fond de dotation en se dessaisissant de biens immobiliers et mobiliers de la Conférence des évêques de France et des diocèses.
Un emprunt pourra être souscrit pour anticiper les besoins.
► Demande au pape d’envoyer une équipe de visiteurs
Les évêques demandent au Pape, de qui ils tiennent leur mission, d’envoyer une équipe de visiteurs afin d’évaluer cette mission en ce qui concerne la protection des mineurs et de donner, si nécessaire, les suites qui s’imposent à l’issue de leur visite.
► Création de 9 groupes de travail
Constitution de groupes de travail composés de laïcs, diacres, prêtres, personnes consacrées, évêques. Des personnes victimes y seront associées. Ces groupes reçoivent une lettre de mission du Conseil Permanent avec un échéancier. Ils lui rendent compte de l’avancement de leurs travaux en vue de l’Assemblée plénière.
L’ensemble des groupes est piloté par un coordinateur placé sous la responsabilité du Secrétaire général de la Conférence des évêques. Il coordonne le suivi des recommandations de la CIASE et le travail des groupes synodaux. Un temps de réception global de ce travail aura lieu au printemps 2023 en collaboration avec les religieux/ses (CORREF) et l’ensemble des forces vives de l’Eglise en France.
Les évêques décident donc la création des groupes de travail suivants :
– Partage de bonnes pratiques devant des cas signalés
– Confession et accompagnement spirituel
– Accompagnement des prêtres mis en cause
– Discernement vocationnel et formation des futurs prêtres
– Accompagnement du ministère des évêques
– Accompagnement du ministère des prêtres
– Manière d’associer les fidèles laïcs aux travaux de la Conférence des évêques
– Analyse des causes des violences sexuelles au sein de l’Eglise
– Moyens de vigilance et de contrôle des associations de fidèles menant la vie commune et de tout groupe s’appuyant sur un charisme particulier.
En savoir plus sur le site de la Conférence des évêques de France
Novembre 2021