Qu’est-ce que
la foi chrétienne ?

Un Dieu qui devient Homme, les Hommes appelés à devenir Dieu, la mort vaincue par la vie… Mais quelle est donc cette foi chrétienne ? Eléments de réponses avec Edouard George, prêtre catholique dans le Val-d’Oise.


(Retranscription de la vidéo ci-dessus)

Croire en Dieu, c’est juste croire en Dieu, non ?

Oui, c’est vrai. C’est vrai : la foi chrétienne, c’est d’abord croire en Dieu. Croire en ce Dieu complétement mystérieux. Cette réalité de Dieu qui nous dépasse, qui nous enveloppe… Le Dieu de la vie, le Dieu créateur…

De tout temps l’Homme a toujours cherché à connaître ce Dieu, à s’approcher un peu de cette divinité, et même à se concilier « les bonnes grâces » de Dieu, à travers des rites, à travers des sacrifices, à travers des prières… L’Homme est religieux.

Même aujourd’hui, même si l’athéisme est un peu diffus, chacun pressent au fond de soi qu’il y a quelque chose qui le dépasse. Il n’y a peut-être pas un « Créateur » mais il y a une « force », une « énergie »… Et être chrétien, c’est vrai, c’est en partie, pour une part, reconnaître : oui, il y a un Dieu.

Dieu n’est pas du tout comme on l’imaginait !
Un « Dieu-fait-homme » est une remise en question totale de nos représentations de Dieu. 

Donc : croire en Dieu et c’est tout ?

Pas seulement parce qu’il y a un homme, Jésus Christ, qui fait complétement irruption dans ce rapport de l’Homme à Dieu. Ce ne sont pas simplement les humains qui cherchent ce Dieu un peu lointain et un peu transcendant : c’est Dieu lui-même qui se fait homme ! C’est Dieu lui-même qui envoie son Fils, Jésus Christ.

Et qu’est-ce que ça veut dire ce « Dieu-fait-homme » ? Ça veut dire une remise en question totale de notre image de Dieu, de nos représentations de Dieu. Dieu n’est pas du tout comme on l’imaginait ! Dieu est autre que nos représentations d’un Dieu puissant, dominant, d’un Dieu fort… Ça devient le Dieu de Jésus Christ : un Dieu qui naît dans une crèche, qui se fait bébé, qui a un corps, qui a des émotions humaines… Un Dieu qui va finir par mourir sur une croix ! Un Dieu qui se fait hyper proche de chacun. Ce n’est pas un Dieu un peu « cosmique » dans son ciel galactique, c’est un Dieu précis qui prend le visage de Jésus de Nazareth.

Croire en Jésus, ça change tout ! Ce n’est plus du tout la même chose ! Ça nous fait entrer dans une autre manière de croire : c’est la foi chrétienne !

Croix de Jésus Christ

La Croix est la réunion de la divinité et de l’humanité.
Il y a une alliance indestructible entre le « monde de Dieu » et le « monde de l’Homme ».


Mais un Dieu qui devient homme : est-ce encore un dieu ?

Mais oui : c’est ce Dieu-là auquel nous croyons. Nous n’avons pas d’autre révélation de Dieu que celle que Jésus a voulu nous donner. Et le sommet de cette révélation, c’est quand Jésus meurt et ressuscite : c’est la mort et la résurrection de Jésus.

Ce n’est pas pour rien que la Croix est devenue le symbole des chrétiens. Avec la croix, vous avez cette dimension verticale : le rapport à Dieu qui est universel, qui habite tout Homme, toutes les cultures, de tous les temps… L’Homme qui cherche Dieu. Mais la différence est que, pour les chrétiens, c’est Dieu lui-même qui descend chez les Hommes, qui vient habiter chez les Hommes, ce monde horizontal. La Croix est donc la réunion de la divinité et de l’humanité. Il y a une alliance indestructible entre ce « monde de Dieu » et ce « monde de l’Homme », qui est scellée dans cet homme Jésus Christ sur la croix. Il réalise ainsi l’unité parfaite de l’Homme et de Dieu.

Être chrétien, c’est regarder tous les jours ou porter sur soi cette Croix du Christ, c’est accueillir la manière dont Dieu veut se révéler. On n’avait pas imaginé ça : c’est un scandale ! C’est complétement impensable ! C’est même horrible de penser qu’un Dieu puisse mourir sur la Croix !

Jésus Christ sur la croix réalise ainsi l’unité parfaite de l’Homme et de Dieu.

Jésus meurt sur la Croix : qu’est-ce que ça change pour moi ?

C’est que ça change : le Fils de Dieu lui-même meurt. Ce n’est pas un homme parmi d’autres qui meurt : c’est le Fils de Dieu. La mort, c’est la grande énigme et la grande cruauté de nos vies : la mort de nos proches et notre propre mort. C’est une angoisse permanente. Et c’est la grande question de la vie, aussi…

Le fait que ce Dieu-là meure pour nous transforme notre manière de vivre et de mourir. Croire, c’est vraiment une question de vie et de mort. Être chrétien : ça va jusque-là ! Il y a quelque chose de radical. On ne peut pas dire que l’on vit de la même manière, que l’on meurt de la même manière quand on croit en Jésus Christ mort et ressuscité. Il y a quelque chose qui touche notre existence jusque-là !

Le cœur de l’Evangile c’est : « Celui qui était mort est vivant ! » Le point de départ, c’est : « Il est vivant ! » Celui qui était mort, celui qu’on a connu, comme on se connait, c’était un homme à part entière : il est vivant ! « Il est vivant », ça veut dire : tout ce qu’il a dit, tout ce qu’il a cru, tout ce qu’il a manifesté de la tendresse de Dieu, de Sa proximité, de son Amour… est plus fort que le mort. Jésus vivant, ça veut dire que l’amour est plus fort que la mort : l’amour est éternel !

 Jésus vivant, ça veut dire que l’amour
est plus fort que la mort : l’amour est éternel !

Finalement, c’est quoi être chrétien ?

On devient chrétien par le baptême. « Baptisé » ça veut dire : « plongé ». Plongé dans quoi ? Dans la mort et la résurrection du Christ. En fait, d’une certaine manière, quand on est chrétien, notre mort est derrière nous ! On entre dans un autre monde : c’est le même et pourtant ce n’est plus tout à fait le même. On entre dans le monde de la résurrection du Christ.

Et donc, on dit « oui » à cette vie éternelle, dès aujourd’hui. On dit « oui » à l’amour de Dieu parce que toute l’opposition à la vie pour laquelle on est fait, toute l’opposition à l’amour qui est la réalité essentielle de la vie humaine est comme plongée par le baptême dans l’eau du baptême, dans la mort du Christ ! Pour que, quand on ressort de l’eau du baptême, la vie divine se manifeste. Ça c’est vrai tout au long de notre vie et évidemment c’est vrai aussi après notre mort. Et c’est tout cet ensemble qu’on appelle « la Vie éternelle ».

Si on prend la foi chrétienne et qu’on essaie de la résumer, de la synthétiser, on peut dire – avec force, sans peur – même si c’est complétement incompréhensible et prodigieux, que Dieu s’est fait homme, Dieu est devenu l’un de nous pour que nous, les humains, devenions Dieu ! Jésus Christ s’est fait homme pour que nous partagions Sa Vie, la Vie de Dieu, et que nous devenions semblables à lui, à l’image de Dieu, que nous partagions cette Vie éternelle qui est celle de Dieu depuis toujours et pour toujours.

Croire que l’Homme est appelé à devenir Dieu, c’est… incroyable !

En fait, être chrétien, ce n’est pas faire des efforts pour atteindre Dieu : c’est Dieu qui est venu nous rejoindre. Il y a une inversion totale par rapport à tous les modèles religieux que je connais, où l’Homme s’efforce de monter vers Dieu, de monter au sommet de la montagne pour toucher le Ciel : par ses efforts, par ses rites, par ses sacrifices, par une vie droite. Là, c’est l’inverse. Dieu nous rejoint. Par le don qu’il nous fait, il nous renouvelle, il nous transforme et il nous élève petit à petit à Lui. 
Ça commence par le baptême. C’est toute la vie chrétienne qui est une élévation, avec les mains ouvertes, pour accueillir ce don de Dieu…

 

« La vie divine » : c’est une belle promesse.
Mais comment fait-on, concrètement ?

Si tout ce qu’on a dit est vrai, la foi chrétienne ne peut pas être une affaire individuelle. La foi chrétienne est nécessairement une affaire collective. Dieu ne cherche pas cette proximité avec les hommes les uns à côtés des autres : Il cherche à former un peuple, à former comme un corps, une réalité unie de tous les hommes, de toutes les femmes, de tous les temps.

Et c’est vrai que l’Eglise est un peu le commencement de ce projet. C’est un peu comme un germe qui essaie, péniblement, de vivre cela, de le dire aux autres, en s’efforçant de vivre de cette bonté de Dieu qu’elle reçoit, d’en témoigner, de prendre soin des pauvres et des petits. Ce n’est pas pour dire qu’elle ferait tout mieux que les autres. C’est pour dire que tout le monde, tous les humains sont appelés à ça. Le rêve de Dieu est d’unir les humains, toute l’humanité dans son Fils.

 

Mais quand on voit le monde tel qu’il est, on a du mal à y croire !

C’est vrai : à vue humaine, il y a moyen d’être terriblement pessimiste. Quand on regarde tout ce qu’il se passe, tout ce qui s’est passé… On peut être très anxieux sur l’avenir… Et c’est tout à fait légitime. Mais je crois que la foi chrétienne est l’acte de foi dans la résurrection du Christ qui dit cette victoire de l’amour sur la mort et de la vie sur le mal. La Vie de Dieu est plus forte, l’amour de Dieu est plus fort que tout le reste.

Du coup il est permis – et c’est presque un peu provocateur – d’espérer. On espère en l’Homme parce qu’on espère en Dieu d’abord. Notre foi, elle n’est pas dans l’humain et dans ses capacités, elle est en Dieu ; Dieu qui envoie son Fils qui ressuscite. Ce Fils dont la résurrection est une victoire.

Accueillir cette foi chaque jour transforme notre regard sur le monde. Et, être chrétien, aujourd’hui et de plus en plus, c’est d’abord être un homme, une femme d’espérance.

Retranscription de la vidéo
Mars 2021

 

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Le Credo : « résumé »
de la foi des chrétiens

Les Apôtres avec Jésus

Les Apôtres avec Jésus
(evangile-et-peinture.org)


Je crois en Dieu, le Père tout-puissant,
Créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ;
qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié,
est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ;
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints,
à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle.

Credo dit « Symbole des Apôtres »


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