« Que veux-tu que je fasse pour toi? »
Des personnes éprouvées par la souffrance psychique ou liée à un état dépressif se sont retrouvées pour échanger sur le passage de la rencontre de Jésus avec l’aveugle Bartimée dans l’évangile selon saint Marc. Echos des partages.
Nous étions 13 à partager autour du récit de guérison de l’aveugle Bartimée (Mc 10, 46b-52). Notre rencontre s’est déroulée en trois étapes…
Première étape
Nous chantons « Ouvre me yeux Seigneur comme l’aveugle sur le chemin »
Après avoir lu deux fois le texte, nous prenons le temps de souligner les attitudes et paroles de Jésus, celles « des gens » et celles de Bartimée et nous les affichons sur le mur.
Deuxième étape
Nous relisons le texte en silence et livrons notre partage – Echos :
- L’aveugle, il a la foi. Mais si quelqu’un n’est pas croyant et demande à Jésus de retrouver la vue ?
- Je trouve ça injuste que tout le monde ne soit pas guéri !
- Moi, je pense que même si, à nos yeux, quelqu’un n’est pas croyant, s’il va vers Jésus, s’adresse à lui en confiance pour lui demander son aide, c’est qu’il le reconnait, qu’il reconnait sa présence et qu’il pense qu’il peut le guérir.
- L’aveugle me touche
- La phrase de Jésus « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » ça s’est réalisé ce matin au café. Quelqu’un vient vers moi et n’avait pas l’air bien. Je lui ai demandé si je pouvais faire quelque chose. Il m’a dit « ma vie n’est pas terrible ». J’ai dit « pour moi, non plus » Et j’ai pu lui donner quelques informations
- Les gens ont toujours peur qu’on leur réclame de l’argent quand on va vers eux…
- C’est important d’avoir soi-même la capacité de dire oui ou non à l’aide que l’autre veut t’apporter.
- Est-on pauvre soi-même si o accepte l’aide de l’autre ? Se considère-t-on comme pauvre dans ce cas ?
Est-on pauvre soi-même si o accepte l’aide de l’autre ? Se considère-t-on comme pauvre dans ce cas ?
- Dans le texte, il y a un côté souffrance. L’aveugle a eu une vie difficile. Mais c’est beau, car après il n’est plus seul. Avant il était seul, souffrant et au bord du chemin, même pas sur le chemin. A la fin, Jésus l’aide et c’est la joie !
- Ce qui m’interpelle c’est la persévérance de l’aveugle à demander. Il demande une première fois, se fait rembarrer, n’a pas de réponse. Mais il continue et crie de plus belle ! Beaucoup pensent que demander à Dieu, c’est avoir. Parfois il faut persévérer longtemps dans la même demande. Avoir de la patience, ne pas se décourager.
- Et il faut aussi garder la foi, ne pas se dire que si Dieu existait, on ne serait pas malades. Continuer à croire malgré la maladie.
- Oui, demander à Jésus, c’est sur la durée. On le voit avec ceux qui vont à Lourdes.
- La guérison n’est pas automatique
- Il faut croire à la science aussi !
- Moi je crois qu’on guérit tous les jours. Jésus donne un peu de guérison tous les jours !
- Et il donne la paix. C’est encore plus important.
- Les gens idéalisent les catholiques. Ils nous mettent dans des cases…
- La demande d’aide, de guérison, c’est déjà une ouverture de soi vers Dieu !
- Comme l’aide extérieure qu’on demande à quelqu’un de notre entourage.
Ce qui m’interpelle c’est la persévérance de l’aveugle à demander. Il demande une première fois, se fait rembarrer, n’a pas de réponse. Mais il continue et crie de plus belle !
- Je suis frappée par l’attitude de Jésus : il s’arrête et entend l’aveugle crier vers lui. C’est une invitation pour moi, à m’arrêter, entendre les appels des frères et ceux de Dieu aussi !
- Quand j’ai été en chambre d’isolement la première fois, j’ai été choqué. C’était tellement dur cet enfermement. Quand j’ai vu un infirmier qui venait m’apporter un médicament, c’est comme si je voyais un ange. Je n’étais plus seul…
- C’est comme Bartimée. Il était complètement seul, enfermé dans sa cécité et personne ne le regardait au bord du chemin. Il était à côté… Quand Jésus s’intéresse à lui, il devient quelqu’un !
- Oui, Bartimée était assis, les autres étaient debout. Ils n’étaient pas au même niveau. C’est comme si Bartimée n’existait pas …
- Bartimée jette son manteau. Un manteau, c’est une protection… C’est comme si Bartimée n’en a plus besoin quand il demande à Jésus sa protection.
- Pour les mendiants, c’était aussi une identité du temps de jésus. On les reconnaissait à leurs pauvres vêtements. Bartimée prend une nouvelle identité par la rencontre de Jésus. Son manteau le gênait pour courir vers Jésus. Il s’en débarrasse comme d’une vieille peau…
- Ça nous invite à nous demander de quoi on doit se débarrasser pour aller vers Jésus ? On a tous en nous quelque chose à lâcher pour courir vers Jésus.
Quand j’ai été en chambre d’isolement la première fois, j’ai été choqué. C’était tellement dur cet enfermement. Quand j’ai vu un infirmier qui venait m’apporter un médicament, c’est comme si je voyais un ange. Je n’étais plus seul…
- L’attitude de la foule me frappe. Au début, ils disent à l’aveugle de se taire car il gêne… Et puis, quand Jésus appelle, ils comprennent que c’est important et ils passent le message à Bartimée, de façon très positive « Confiance, lève-toi, il t’appelle ! » La demande de Jésus leur fait prendre conscience que Bartimée est quelqu’un d’important !
- Jésus ne guérit pas Bartimée d’emblée. Il lui demande ce qu’il veut. Alors qu’il pouvait s’en douter… Au départ, Bartimée en appelle à la pitié de Jésus. Puis à la question directe, il demande la vue, il demande d’être éclairé par la lumière de Jésus. Jésus nous considère. Il ne veut pas faire sans nous, il ne veut pas nous forcer.
- Quand on demande une chose à Dieu, c’est parce qu’on croit que Dieu est capable de nous le donner.
- Bartimée évolue dans son attitude : il demande d’abord 2 fois la pitié de Jésus, puis il l’appelle « Rabouni », gentil maître. On voit comme un rapprochement affectueux. La foi est importante mais l’amour aussi. Bien sûr Dieu peut tout, mais surtout, il m’aime !
- Se sentir aimé de Dieu quoiqu’on fasse, moi je buggue là-dessus. Je m’écarte de Dieu et je me juge
- Alors demande au Seigneur de te délivrer de ça ! comme Bartimée qui demande au Seigneur de retrouver la vue.
Se sentir aimé de Dieu quoiqu’on fasse, moi je buggue là-dessus. Je m’écarte de Dieu et je me juge.
Troisième étape
A la fin de ce partage, ceux qui le souhaitent expriment d’une phrase une prière. L’ensemble sera relu et prié comme une voix émanant du groupe.
- « Dieu, évite-moi les épisodes pathologiques de ma maladie. Protège-moi de ça »
- « Tu es bon. Fais de nous des artisans de paix et de bonheur »
- « Jésus, rends-moi tout à fait conscient du très grand amour que tu me portes »
- « Je te confie la confiance. Donne-moi la force de te donner la main, de suivre ton chemin et d’être à ton écoute »
Seigneur aide-moi à m’en sortir de mes angoisses et de ma dépression…
- « Seigneur, je ne suis pas comme Bartimée au bord du chemin, car je sais où te trouver : tu es blotti au plus profond du plus profond de mon cœur. Tu as enlevé un jour de mon cœur un manteau d’indifférence, pour envelopper ce cœur du manteau du pardon, de la bienveillance. Merci Seigneur de me faire suivre ton chemin »
- « Seigneur aide-moi à m’en sortir de mes angoisses et de ma dépression »
- « Seigneur, j’espère être dans la fraternité et pas trop personnel dans ma façon d’être même si des gens veulent profiter de ma faiblesse. »
- « Merci Seigneur de ce que tu donnes aux gens du monde entier qui en ont bien besoin »
- « Seigneur, rends-moi attentive à ta demande d’aller vers mes frères pour les relever »
- « Rappelle-moi ta parole « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». Rappelle-moi que je compte à tes yeux, quoique les autres disent »
- « Ouvre mes yeux, Seigneur ! »
Recueilli par Geneviève Robert
Octobre 2024
Evangile selon saint Marc
L’aveugle Bartimée
► Ecouter le passage d’Evangile :
Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin.
Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! »
Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.
Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.
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« Amitié Espérance – Arc en Ciel »
Amitié-Espérance-Arc-en-Ciel propose une présence auprès de personnes éprouvées par la souffrance psychique ou liée à un état dépressif.
Le mouvement rassemble des personnes qui témoignent de l’amitié et de l’Espérance au cœur même de leur fragilité. Il se veut un lieu d’accueil, d’écoute, de partage, de rencontres, au travers des expériences de la vie ordinaire. Il permet de cheminer au sein d’un groupe, composé d’accompagnants et de personnes fragiles. L’isolement peut ainsi être brisé. Le groupe est un espace convivial où chaque personne est accueillie, écoutée…
Pour que chacune conserve toute sa dignité et prenne sa place dans la société et dans l’Église. Ce mouvement diocésain est sous la responsabilité du Service de la Pastorale de la Santé du diocèse de Pontoise.