Messe diocésaine pour la Paix
A l’occasion de la Journée Mondiale pour la Paix, Mgr Stanislas Lalanne a présidée une messe diocésaine pour la paix. le 1er janvier 2023 à l’église Notre-Dame-de-la-Paix d’Arnouville. Lire l’homélie de l’évêque.
Homélie de Stanislas Lalanne à la paroisse Notre-Dame de la paix d’Arnouville, dimanche 1er janvier 2023
La journée mondiale de la paix vient mettre en lumière une dimension fondamentale du message de Noël : le don de la paix et l’appel à la paix. « Gloire à Dieu au plus haut des cieux », chantent les anges dans l’évangile de Luc « et paix sur terre aux hommes que Dieu aime ».
Oui, les pensées de Dieu sont des pensées de paix. Il veut la paix pour tous les hommes. Il est lui-même « le Dieu de la paix », comme dit saint Paul. Il offre aux hommes la paix. Mais avouez que la réalité semble contredire durement cette affirmation de notre foi. La violence multiforme semble imposer à tous sa loi, avec sa spirale infernale de peur de l’autre, de défiance, d’humiliation, de vengeance et de meurtre, en Ukraine et en tant d’autres points du globe.
Le don de la paix passe par nous,
suscite notre participation, notre collaboration,
notre engagement.
Alors, où est-il le don de Dieu, le don de la paix ? Il est dans l’enfant qui vient de naître. Quand Dieu vient parmi les hommes, il ne vient pas avec fracas, à coup de trompette, dans un tapage médiatique. Il ne vient pas en changeant les relations entre les hommes d’un coup de baguette magique. Il vient incognito de nuit, sous le visage d’un nouveau-né. Quoi de plus fragile qu’un enfant, de plus dépendant, de plus livré entre les mains de celui qui va s’occuper de lui ? Quoi de plus dérisoire qu’un condamné à mort qui agonise sur une croix ?
Et pourtant, c’est lui qui apporte le Salut, lui qui ne s’impose pas à l’homme mais qui l’appelle et l’invite. Quoi de plus fragile que le don de la paix remis par le Christ entre nos mains ? C’est en fait une puissance extraordinaire de transformation. Mais cette puissance passe par nous. Elle suscite notre participation, notre collaboration, notre engagement.
Vous connaissez cette histoire de Noël : « En rêve, un jeune homme entre dans un magasin. Et là, il rencontre un ange. Le jeune homme demande : Que vendez-vous ? L’ange répond : Tout ce que vous désirez. Le jeune homme énumère alors : La fin des guerres, des attentats, l’élimination de la pauvreté, l’intégration des exclus, une Eglise sûre et fraternelle… L’ange lui coupe la parole et lui dit : Excusez-moi, vous m’avez mal compris. Ici, nous ne vendons pas de fruits, nous ne vendons que des graines ! »
Cet enfant qui naît à Noël est le Prince de la Paix. Il vient planter dans le cœur des hommes cette petite graine, fragile et délicate, de la Paix.
Alors, nous sommes invités à l’accueillir, à la cultiver avec soin. Elle fera de nous des pacifiques, ces artisans de paix dont Jésus proclame qu’ils sont bienheureux. Mais cela signifie quoi d’être artisan de paix ? Et quels sont les obstacles qui empêchent cette paix ?
Le pape François nous invite à être
comme des sentinelles capables de veiller
et de saisir les premières lueurs de l’aube,
surtout aux heures les plus sombres.
Le pape François a publié un très beau message pour cette journée mondiale de la paix (voir encadré ci-contre). Son titre : « Personne ne peut se sauver tout seul ». Dans ce message, François invite à rester en éveil, à ne pas nous enfermer dans la peur, la souffrance ou la résignation, à ne pas céder à la distraction, à ne pas nous décourager, mais à être au contraire comme des sentinelles capables de veiller et de saisir les premières lueurs de l’aube, surtout aux heures les plus sombres.
Je cite juste trois brefs extraits de son message :
« Après avoir touché du doigt la fragilité qui caractérise la réalité humaine ainsi que notre existence personnelle, nous pouvons dire avec certitude que la plus grande leçon léguée par la Covid-19 est la conscience du fait que nous avons tous besoin les uns des autres, que notre plus grand trésor, et aussi le plus fragile, est la fraternité humaine fondée sur notre filiation divine commune, et que personne ne peut se sauver tout seul. Il est donc urgent de rechercher et de promouvoir ensemble les valeurs universelles qui tracent le chemin de cette fraternité humaine. »
« Dans notre monde qui court très vite, les problèmes généralisés de déséquilibres, d’injustices, de pauvretés et de marginalisations alimentent très souvent des troubles et des conflits, et engendrent des violences voire des guerres. »
« Il a résulté de cette expérience (celle de la pandémie) une conscience plus forte qui invite chacun, peuples et nations, à remettre au centre le mot « ensemble ». En effet, c’est ensemble, dans la fraternité et la solidarité, que nous construisons la paix, que nous garantissons la justice et que nous surmontons les événements les plus douloureux. »
Chaque jour, par notre manière de vivre avec les autres, nous choisissons pour ou contre la paix.
C’est vrai que je suis témoin, dans le diocèse, d’initiatives et d’actions positives qui témoignent de ce travail ensemble, de cette fraternité dont l’homme est capable. Combien de familles, au milieu de nombreuses difficultés, s’engagent concrètement pour éduquer leurs enfants « à contre-courant », au prix de nombreux sacrifices, aux valeurs de la solidarité, de la compassion et de la fraternité…
Combien de familles, de communautés paroissiales ouvrent leurs cœurs à celui qui est dans le besoin, comme aux réfugiés et aux migrants… Combien de jeunes s’unissent pour réaliser des projets de solidarité… Sans compter tous ceux et celles qui œuvrent dans le domaine caritatif.
Finalement, je crois qu’on a besoin plus que jamais de ces artisans de paix dans la vie de tous les jours. La paix n’a pas seulement besoin d’experts. Elle a besoin des mains et du cœur de nous tous. Elle passe par les mille petits gestes de la vie quotidienne, par les mille initiatives très simples d’accueil, de rencontre, de dialogue, d’entraide et de solidarité de notre vie de tous les jours.
Chaque jour, par notre manière de vivre avec les autres, nous choisissons pour ou contre la paix. Alors, que Marie, la servante de la paix, nous accompagne et nous aide tout au long de cette année.
Amen.
Janvier 2023
Message pour la paix du pape François
L’église catholique propose au monde entier de célébrer la Journée Mondiale de la Paix le 1er janvier depuis 1968, à l’instigation du Pape de l’époque, Paul VI. Ses successeurs ont depuis poursuivi cette célébration.
Dans son message pour la 56e Journée mondiale de la paix du 1er janvier 2023, le pape François revient sur la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, deux crises majeures qui doivent interpeller l’humanité. Seuls la fraternité et la compassion, inspirées par l’amour de Dieu, peuvent nous aider à tracer des sentiers de paix. Lire le message.