Messe Chrismale : bénédiction des Huiles saintes

Homélie de Stanislas Lalanne
à la messe chrismale
Eglise d’Eaubonne
26 mars 2024

Par l’huile des catéchumènes, ceux qui se préparent au baptême sont fortifiés de la force de Dieu pour affronter les combats de la conversion. 

Nous les accueillons cette année, ces 230 adultes et ces 320 jeunes, comme des aînés stupéfaits et émerveillés de l’œuvre de Dieu dans leurs cœurs. Leurs lettres en sont un extraordinaire et poignant témoignage. Je vous en ai souvent rendu compte et partagé ma joie. Ces catéchumènes ont souvent fait un chemin intense, profond, qui réveille notre propre foi. 

Je vous invite, comme le font les communautés religieuses du diocèse, à prier pour tous ceux que j’ai appelés au baptême et qui seront plongés dans la mort et la résurrection du Christ à Pâques.

Par l’huile des malades, ceux qui sont gravement affligés dans leur santé sont associés à l’offrande que Jésus fait de sa vie pour le monde. 

Cette huile n’agit pas de façon magique, mais dans la foi que Dieu en Jésus vient guérir l’humanité. 

Corps du Christ, l’Eglise prend dans ses mains l’huile des malades et offre au nom du Christ le sacrement de l’onction, signe visible de la douceur divine, de la tendresse invisible de Dieu, de sa force et de son pardon. 

Vous l’expérimentez fortement dans vos paroisses, vos aumôneries d’hôpitaux. Il en sera de même au prochain pèlerinage diocésain à Lourdes. L’huile des malades signifie donc la bonté et la présence du Christ. 

Elle implique notre bonté et notre présence, notre désir d’accompagner celles et ceux qui sont seuls et qui souffrent de toute forme de maladie, qu’elle soit physique ou psychique. 

Je sais que vous êtes nombreux à vivre cette dimension de la charité au quotidien…

Par le saint-chrême, les baptisés, les confirmés et les ministres consacrés, prêtres et évêques, sont imprégnés de la puissance du Ressuscité. Ils sont associés à sa mission à l’égard de l’humanité. 

Le saint-chrême fait de nous le corps du Christ. L’onction de cette huile consacre les baptisés, elle les confirme, elle les met à part, elle les « christifie », elle les fait « christ ». 

Rendez-vous compte ! Le baptême et la confirmation font de nous le corps du Christ, le Christ qui guérit, qui apaise, qui offre la tendresse du Père dans l’Esprit Saint, le Christ envoyé auprès des pauvres, des prisonniers, de tous ceux qui ont le cœur brisé. 

Ainsi, par la grâce des sacrements, notre participation à la vie de Jésus devient une actualisation de son action pour le salut des hommes. 

Je suis impressionné par le nombre de catéchumènes, aussi bien jeunes qu’adultes, qui me confient qu’ils ont été littéralement sauvés par le Christ alors que leur vie leur semblait une impasse !

C’est une joie immense pour notre Eglise de recevoir cette mission et de s’efforcer de la mener à bien à travers l’existence de chacun de ses membres. 

Cette joie, nous la vivons encore ce soir :

• avec le presbyterium,
• avec la fraternité des diacres,
• avec les consacrés : dans la vie contemplative, la vie apostolique, l’ordre des vierges consacrées,
• avec les fidèles laïcs de tous états de vie, particulièrement les laïcs en mission ecclésiale et tous ceux et celles qui ont reçu une mission particulière dans l’Eglise. 

Cette joie nous l’expérimentons chaque fois que notre existence nous met au contact d’hommes et de femmes :

• qui sont en recherche de sens, d’amour, plus nombreux que jamais aujourd’hui,
• qui attendent l’annonce de la libération dans le Christ,
• et chaque fois que nous avons la possibilité de la leur annoncer.

Cette joie est aussi la joie intime des familles fondées sur l’amour et qui transmettent à leurs enfants et petits-enfants la Bonne Nouvelle du Royaume. 

Oui, nous pouvons exulter de joie en constatant la puissance et le dynamisme de l’Evangile du Christ dans le Val-d’Oise. Toute notre Eglise vit de cette joie messianique quand elle se laisse conduire sur les chemins de la mission. Chacune de nos communautés, quand elle s’ouvre au dynamisme de l’Esprit du Christ, découvre cette joie partagée. 

Comme chaque année, mais particulièrement ce soir, la messe chrismale est pour moi une occasion privilégiée de célébrer avec les prêtres du diocèse. 

Chers frères prêtres, nous allons renouveler ensemble les promesses de notre ordination. 

Je veux vous dire une fois de plus, et une dernière fois lors d’une messe chrismale, ma grande affection et ma forte gratitude pour votre collaboration si précieuse depuis presque onze ans, pour votre disponibilité et pour la joie que vous m’avez donnée et que vous donnez à l’Eglise. J’ai été heureux d’ordonner neuf d’entre vous depuis ma nomination en 2013. 

Nous unissons à notre prière tous ceux qui sont tenus éloignés de nous, soit par la mission qui leur a été confiée au service de l’Eglise, soit par la maladie ou les handicaps de l’âge.

Chers amis diacres, je serai heureux de recevoir tout à l’heure le renouvellement de vos engagements.

 Vous êtes associés étroitement au ministère apostolique de l’évêque. Vous exprimez spécialement la dimension du service de l’Eglise parmi les hommes. Et vous invitez tous les baptisés à vivre cette dimension diaconale. Je suis heureux aussi d’avoir ordonné treize diacres parmi vous. 

Prêtres et diacres, veillez toujours à ce que toute l’Eglise soit ordonnée au service des plus pauvres comme nous y invite avec force le pape François : « Une Eglise pauvre pour les pauvres ». 

En ce soir où nous sommes rassemblés dans la joie de la mission confiée par Dieu à son Eglise, je veux adresser un appel solennel aux jeunes. 

La mission de l’évêque de confirmer tant et tant de jeunes, environ 700 à 800 par an, aura compté fortement pour moi, vous le savez ! 

Tous les jeunes aspirent au bonheur et ils ont raison. Peut-être plus qu’à d’autres moments de notre histoire, ils mesurent qu’il n’y a pas de parcours qui les garantit contre les difficultés, les blessures, les épreuves parfois très lourdes de leur vie. 

Je viens de vous adresser un message vidéo pour que vous soyez de véritables artisans de cette paix qui est d’abord un don du Seigneur.

Pour que cette flamme si fragile de la joie ne s’éteigne pas, l’Eglise et le monde ont besoin de vous et des chrétiens à tous les âges de la vie. 

Chers amis ici rassemblés, pour la mission :

• nous avons besoin de témoins de l’Evangile,
• nous avons besoin de femmes et d’hommes engagés dans les combats de la cité,
• nous avons besoin de familles, de femmes et d’hommes, engagés pour toujours dans l’amour, qui donnent la vie et la joie à leurs enfants,
• nous avons besoin de femmes et d’hommes qui acceptent de tout quitter pour l’amour de Dieu et pour le service de leurs frères dans la vie consacrée,
• nous avons besoin d’hommes qui acceptent de répondre à l’appel du Christ en devenant les prêtres et les diacres de son Eglise. 

Ne fuyez pas ces appels sinon vous risquez de vous en aller, comme l’homme riche de l’Evangile qui « s’assombrit et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens ». 

Ne choisissez pas la tristesse, choisissez la joie ! Et que Dieu nous garde tous dans cette joie, dans sa joie ! Amen.