
L’Église diocésaine au service des soignants
Le 1er février 2025, Mgr Benoît BERTRAND a réuni plus de 50 professionnels de santé du Val-d’Oise pour une soirée d’échanges sur le thème « Responsabilité et conscience éclairée dans l’exercice d’une profession de santé ». Cette rencontre, marquée par des discussions enrichissantes, a permis de renforcer les liens entre l’Église et les soignants.
Mgr Benoît BERTRAND a invité les professionnels de santé du Val-d’Oise ce samedi 1er février 2025 à Taverny. Plus de 50 soignants ont répondu à cette invitation. Ils viennent de tout le diocèse et exercent en libéral ou en hôpitaux. Il s’agissait d’une soirée de partage et d’échange autour du thème « Responsabilité et conscience éclairée dans l’exercice d’une profession de santé ».

Après un temps de présentation mutuelle qui a permis d’apprécier la diversité professionnelle (médecins, infirmiers, aides-soignants, brancardiers, pharmaciens et professionnels paramédicaux) et géographique des participants, notre évêque a introduit la soirée en précisant qu’il s’agissait d’une première prise de contact dans une volonté de dialogue entre les professionnels de santé et leur Église locale.

L’intervention de Mgr Benoît BERTRAND a ensuite porté sur la responsabilité, la conscience morale, et la dignité :
La responsabilité se vit au cœur de nombreuses questions : éthique, discernement, fin de vie, malformation, médecine et économie, choix de protocoles… et elle peut également être pénale. Il s’agit d’être responsable de soi, d’être responsable de l’autre, mais aussi d’être responsable devant les autres.
Au numéro16 de de la Constitution pastorale Gaudium et Spes (Concile Vatican II – voir notre encadré), on peut lire : « La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre. » L’enseignement de l’Eglise est au service des consciences, car la conscience peut être aveuglée et il convient de l’éclairer. La conscience permet d’apprécier le bien, le mal, le souhaitable, le possible. C’est en cherchant la vérité que l’Homme gagne en liberté.
La conscience s’exerce pour servir la dignité de la personne humaine. Si le respect de la dignité s’est imposé comme une valeur majeure de notre société, le terme reste ambigu. Dans son sens social, moral ou esthétique, c’est un statut ou un état que l’on peut perdre. Mais c’est un attribut inaliénable de la personne humaine dans le premier article de la déclaration des Droits de l’Homme qui stipule l’égale valeur intrinsèque de tous les êtres humains. Pour les chrétiens, cette dignité intrinsèque inaliénable de la personne humaine prend sa source dans l’acte créateur du Père. Tout Homme a droit au respect et mérite d’être regardé deux fois, pour dépasser les apparences et les préjugés. Notre attitude : écoute, attention, regard, peut soit conduire l’autre à penser qu’il ne vaut plus rien, qu’il n’est qu’une charge pour les autres, soit le restaurer dans sa dignité.

Puis les participants se sont répartis en groupe de partage. Il leur était demandé de réagir à ce qu’ils venaient d’entendre et à exprimer leurs attentes et leurs besoins. Dans les remontées, la souffrance du corps médical a été citée plusieurs fois, face à des contraintes techniques, économiques, sociales ou temporelles qui blessent leur vocation première et la relation au malade. Il a été demandé la création de groupes de partage à plusieurs niveaux, spirituel, relecture, formation, et des propositions ont été faites. A suivre !…
Deux rendez-vous ont d’ores et déjà été communiqués :
►Le pèlerinage à Saint-Côme et Saint-Damien, saints patrons des médecins et chirurgiens, le 28 septembre 2025 ;
► et une messe de la Saint-Luc, saint patron des médecins, le 18 octobre 2025.
Enfin, d’un même cœur, toute l’assemblée a prié les complies. La soirée s’est terminée par un temps convivial autour d’un buffet. Les échanges sont allés bon train, les agapes finissant d’ouvrir les esprits et les cœurs.


Paule de Lastic
Déléguée à la Pastorale de la santé
Février 2025
Contact
Pastorale de la Santé
Tél. : 01 30 38 34 24
pastorale.sante@catholique95.fr
GAUDIUM ET SPES N°16

16. Dignité de la conscience morale (extraits)
1. Au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d’aimer et d’accomplir le bien et d’éviter le mal, au moment opportun résonne dans l’intimité de son cœur : « Fais ceci, évite cela ». Car c’est une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme ; sa dignité est de lui obéir, et c’est elle qui le jugera . La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre. C’est d’une manière admirable que se découvre à la conscience cette loi qui s’accomplit dans l’amour de Dieu et du prochain. Par fidélité à la conscience, les chrétiens, unis aux autres hommes, doivent chercher ensemble la vérité et la solution juste de tant de problèmes moraux que soulèvent aussi bien la vie privée que la vie sociale. Plus la conscience droite l’emporte, plus les personnes et les groupes s’éloignent d’une décision aveugle et tendent à se conformer aux normes objectives de la moralité. Toutefois, il arrive souvent que la conscience s’égare, par suite d’une ignorance invincible, sans perdre pour autant sa dignité. Ce que l’on ne peut dire lorsque l’homme se soucie peu de rechercher le vrai et le bien et lorsque l’habitude du péché rend peu à peu sa conscience presque aveugle.