L’appel du pape François
à la formation liturgique

Devant ce don immense, « la question fondamentale est donc la suivante : comment pouvons-nous grandir dans la capacité de vivre pleinement l’action liturgique ? Comment continuer à nous laisser surprendre par ce qui se passe dans la célébration sous nos yeux ? » Pour cela, nous dit le pape François, « nous avons besoin d’une formation liturgique sérieuse et vitale » (n°31), pour laquelle il distingue deux aspects (n°34) :

• La formation pour la liturgie, d’ordre fonctionnel, correspond à l’apprentissage de la signification des attitudes, gestes et paroles de la liturgie.

• La formation par la liturgie, d’ordre existentiel, est la manière dont la liturgie nous façonne lorsque nous y participons véritablement. Cette participation pleine et entière advient en retrouvant la capacité symbolique de l’homme qui permet d’entrer en liturgie. Nous apprenons alors un véritable art de célébrer qui donne sa force à chaque élément de la liturgie.

Le premier aspect est au service du second : il s’agit de se former à la liturgie pour que la liturgie puisse nous former. Le pape pointe ici le véritable enjeu de la formation, qui est spirituel avant d’être intellectuel : permettre à la liturgie de produire son effet dans notre vie, de nous transformer à l’image du Christ (n°41). Quel encouragement pour tous ceux qui s’investissent dans la liturgie, si tel est le but de leur service ! Cette introduction se veut une invitation à aller lire cette lettre…

Points d’attention pour lire « Desiderio desideravi »

• La centralité du mystère pascal : toute la liturgie vise à nous plonger dans cette expérience. Ce mystère pascal constitue le contenu de toute liturgie, sa réalité première et son sens théologique.

• La notion de symbole, qui revient à de nombreuses reprises, est une clef de lecture de la lettre. Le symbole unit une dimension visible et une dimension invisible, un élément matériel et une réalité spirituelle. La capacité symbolique est le chemin qui permet d’accéder à la réalité spirituelle par la médiation d’un signe sensible.

• L’attention portée aux signes concrets de la liturgie qui constituent ce langage symbolique : « le pain, le vin, l’huile, l’eau, les parfums, le feu, les cendres, la pierre, les tissus, les couleurs, le corps, les mots, les sons, les silences, les gestes, l’espace, le mouvement, l’action, l’ordre, le temps, la lumière… toute la création qui est assumée pour être mise au service de la rencontre avec le Verbe : incarné, crucifié, mort, ressuscité, monté vers le Père » (n°42)

• L’apprentissage pour toute l’assemblée d’un art de célébrer qui permet d’entrer dans le mystère : « Je pense à tous les gestes et à toutes les paroles qui appartiennent à l’assemblée : se rassembler, marcher en procession, s’asseoir, se tenir debout, s’agenouiller, chanter, se taire, acclamer, regarder, écouter. Ce sont autant de façons par lesquelles l’assemblée participe à la célébration. » (n°51)