
Retour à Dieu du pape François
Le pape François est décédé ce 21 avril 2025 au Vatican. Élu en 2013, Jorge Bergoglio a marqué l’Église par son humilité, son souci des plus pauvres et son appel constant à la fraternité. Les funérailles ont été célébrées samedi 26 avril à Rome. Lire l’hommage de Mgr Benoît BERTRAND.
Hommage de Mgr Benoit BERTRAND, évêque de Pontoise
Pape François, de grand cœur, merci !
Dans la lumière de Pâques, notre cher pape François vient de rejoindre la Maison du Père, en ce lundi 21 avril 2025. Surprenant et attachant, il fut, assurément, le successeur de Pierre dont notre Eglise avait besoin. Pasteur courageux, proche de ses brebis, attentif aux petits et aux pauvres, il a travaillé, avec zèle et autorité, à la conversion de notre Eglise. Lui-même a su écrire et téléphoner à des personnes éprouvées. Ses paroles étaient simples et, par tous, compréhensibles. Il savait mettre à l’aise ses interlocuteurs et reconnaissait volontiers lui-même être un peu « rusé ». Il aimait demander aux foules venues l’écouter : « Priez pour moi ! ». Le jésuite arrivé au Vatican n’a pas changé son rythme de vie. Grand travailleur, discipliné, accordant de longs moments à la prière personnelle, il savait rester en silence avant de donner un conseil. Il a voulu rendre accessible à tous la Parole de Dieu. Soucieux de modernité et de discernement, le pape François a ouvert les portes ! Il lui a plu de recevoir des personnes fort diverses, comme encore récemment l’humoriste Gad Elmaleh. Bref, il nous a conduits sur les chemins de la proximité, manifestant l’Eglise de la rencontre et de la joie. Il a voulu promouvoir une Eglise missionnaire, donc synodale, impliquant le plus grand nombre. Quelle grâce ai-je eue d’avoir vécu le dernier synode à ses côtés !
Nous nous souviendrons de ses grands textes offerts à notre méditation. Jamais une exhortation apostolique ne fut autant travaillée en paroisse que Evangelii Gaudium, nous invitant, avec vigueur, à sortir vers les périphéries. Elle fut, précise Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Président de notre Conférence épiscopale, « une bouffée d’air frais et de dynamisme pour nos diocèses et pour les fidèles de tous ordres ». Laudato Si’ suivie de Laudate Deum marqueront, et pour longtemps, la réflexion et l’action devant la crise environnementale, sociale, culturelle et spirituelle. « Tout est donné, tout est lié, tout est fragile », disait-il. Avec son encyclique Fratelli tutti, le pape François a convoqué les hommes et les femmes de bonne volonté à la fraternité et à l’amitié sociale. Rappelons-nous encore l’exhortation apostolique Amoris Laetitia dans laquelle il appelait l’Eglise à accompagner les couples et les familles dans leur vocation. En ce qui me concerne, je garderai dans ma mémoire spirituelle mes échanges avec lui lors du récent synode à Rome mais aussi son appel à « la sainteté de la porte d’à-côté », dans son exhortation lumineuse et audacieuse sur la joie des saints.
Que de discours, de catéchèses ou d’homélies lors de sa messe matinale à Sainte-Marthe ! Nous connaissions son style direct et chaleureux, ses thèmes privilégiés, ses formules et ses remises en cause : mettre les pauvres – en particulier les migrants – au cœur d’une Eglise synodale, lutter contre les abus sexuels et le cléricalisme, respecter notre Maison commune, comparer l’Eglise à un hôpital de campagne, appeler les enfants et les personnes âgées à construire l’avenir des peuples, témoigner de la joie de croire et d’aimer, manifester inlassablement en paroles et en actes la miséricorde… « Dieu ne se lasse pas de nous pardonner si nous savons revenir à lui avec le cœur contrit », disait-il lors de sa méditation du premier angélus.
Le 13 mars 2013, la journée s’achevait à Rome dans un nuage de fumée blanche, avec l’élection d’un nouveau pape venu du bout du monde, l’Argentine : « Je voudrais donner la bénédiction, mais auparavant, je vous demande une faveur avant que l’évêque bénisse le peuple, je vous demande de prier le Seigneur afin qu’il me bénisse : la prière du peuple, demandant la bénédiction pour son évêque ». Pape François, merci de ce que vous avez donné à notre Eglise pauvre et fragile, fière et heureuse de croire en son Seigneur. Vous avez été, pour nous tous, un grand homme pour notre monde. Vous avez su travailler, avec cœur et intelligence, pour le rendre plus amical et fraternel. Là où vous êtes maintenant, nous vous remercions, une nouvelle fois, de nous bénir. Priez pour nous !
+ Benoît BERTRAND
21 avril 2025
Biographie du Pape François
Le pape François, Jorge Mario Bergoglio, est né en 1936 en Argentine. Rentré comme novice dans la Compagnie de Jésus en mars 1958, il est nommé prêtre en 1969, évêque de Auca et auxiliaire de Buenos Aires en 1992 puis archevêque co-adjuteur du même diocèse.
Président de la Conférence épiscopale d’Argentine de 2005 à 2011, il est créé cardinal par Jean-Paul II en 2001. À 76 ans, il est élu Pape le 13 mars 2013. En mémoire de l’engagement de saint François d’Assise, il choisit le nom de François. Il est le 266ᵉ Pape de l’Église catholique. Lire la biographe détaillée
Neuf jours de prière pour le pape François
À partir des funérailles du pape François, samedi 26 avril, l’Église entre dans une période de deuil liturgique appelée les Novendiales. Pendant neuf jours, une messe solennelle est célébrée chaque jour à Rome, portée tour à tour par différents groupes ecclésiaux : les fidèles de la Cité du Vatican, le diocèse de Rome, les chapitres des basiliques patriarcales, la Curie romaine, les Églises orientales ou encore les instituts de vie consacrée. Ces célébrations sont offertes en suffrage pour l’âme du pontife défunt.