Au Café-rencontre, on témoigne de nos cheminements…

«Nous sommes déjà 3 ou 4 personnes, qui travaillons bénévolement pour TZCLD. Cela fait une bonne équipe, qui va devoir intégrer des nouveaux afin de créer un véritable collectif. Le but est de ne pas en rester là mais que chacun puisse ensuite intégrer un travail en milieu ordinaire. Cela ne va pas être simple, car il y a des personnes déjà assez âgées, des personnes en situation de handicap… Nous voudrions insérer petit à petit des nouveaux par groupes de 5 personnes »
Question : « Est-ce qu’il sera possible pour cette entreprise d’aller jusqu’à l’autonomie financière ? », demande un participant. « ça, cela serait l’idéal ! », répond Cécile et un autre de remarquer : «  Le cheminement de personnes handicapées qui travaillent en ESAT vers le milieu ordinaire est déjà difficile. Alors si elles ont été longtemps éloignées du travail….

Elodie témoigne : « Maintenant, j’ai 20 ans. Je suis à la maison. Je n’ai pas trouvé de foyer de vie me convenant. La maison des femmes est fermée et je n’ai plus d’activités extérieures… Il n’y a pas beaucoup de solutions… »
Dans le groupe, quelqu’un souligne : « Les parents sont de plus en plus obligés de garder à la maison de jeunes adultes handicapés. Quitte à devoir quitter leur travail pour s’occuper de leur enfant qui n’est pas scolarisé, ou en travail adapté… Les Maisons d’Accueil Spécialisé accueillent souvent des personnes plus âgées.. Et ce n’est pas toujours une solution idéale. »
« J’en ai marre d’être à la maison, dit Elodie. Je m’ennuie, je suis isolée. Je ne trouve pas de foyer. Je fais des choses à la maison, je prends ma douche, je fais la vaisselle. Je vais à la bibliothèque, à la messe le dimanche. Ce n’est pas très loin de chez moi. Et puis, il y a Foi et Lumière chaque mois ».

Plusieurs réagissent : « Et si on vivait tous les jours comme si c’était le dernier ? » ; « Ce n’est pas évident de se préparer lorsque quelqu’un est très malade. On ne sait jamais quand il va mourir. » « Pour nous, il s’agit non de se préparer à la mort, mais de se préparer à la rencontre avec Jésus. C’est un peu différent.
– Ce qu’Il demande, c’est de l’Amour, avec les moyens que nous avons. Il ne demande pas l’impossible ! De l’Amour et de la patience. »

Pour Jacqueline, le cheminement actuellement, c’est « pour offrir des cadeaux à ceux qui m’invitent pour Noël et le Nouvel An. Ce sont les amis de La Pierre d’Angle. C’est un peu difficile de choisir pour certains ! »

Christian vient de déménager. Il a quitté son appartement pour entrer en résidence autonomie. Cela aussi est un vrai cheminement ! « J’ai eu un peu d’argent par un héritage. C’est là que j’ai pu demander s’il était possible que j’ai un studio. Pour ne pas rester seul, me sentir protégé. A la résidence autonomie, on n’est pas tout seul, on peut appeler en cas de besoin. J’y suis depuis six mois, et je commence à m’y faire. Il y a des activités. Le lundi, on est un groupe de quatre, on joue à la belote. Il y a des ateliers variés, comme de l’informatique. Le midi, je mange au restaurant de la résidence, je vois du monde. Le soir, je dîne dans mon studio. Il n’y a pas la messe dans la résidence, mais je vais à la messe à la paroisse. Je ne suis pas loin de l’église, et je participe aussi à Foi et Lumière. Je suis satisfait de cette solution. J’avais peur de mourir tout seul et je suis plus serein. »

Maria-Lucia parle avec joie du cheminement de son fils : «Il a vraiment reçu une grâce de changement.  Il va être confirmé dimanche ! Il veut vraiment être croyant, avoir vraiment la Foi, être gentil. Rien n’est très compliqué, mais à la fois, rien n’est simple… Moi, je suis tombée dans la Foi toute petite, et j’ai toujours prié pour que mes enfants le soient aussi. Il est changé mon fils ! Il est rayonnant, il dépose tout au pied de Jésus. Et moi, je suis heureuse ! Je continue à prier beaucoup, à essayer d’être charitable, patiente avec mon entourage. Je continue mes missions, être au service de mon prochain, être disponible. Il y a eu des étapes, des hauts et des bas. Mais je ne me suis jamais laissé abattre, je n’ai pas baissé les bras. Chaque jour, il y a les épreuves de la vie à affronter. Je n’ai pas honte de mon handicap, ni de témoigner de ma Foi, de ma religion. Je n’ai pas peur. Je continuerai tant que je peux. Pendant longtemps, j’ai tremblé de tous mes membres… Et maintenant, je n’ai plus rien de semblable ! Je suis rayonnante quand on me dit ’vous êtes un ange du ciel’ ! »
Ce témoignage de Maria-Lucia fait réagir : « Par notre attitude, on peut aider à découvrir la Foi. Et cela commence par le respect de l’autre, par la politesse. » « Il faut se battre. On n’a rien sans cela. La maladie, le handicap, ils sont là ! Et il faut se battre contre. J’ai eu une dépression et je suis toujours suivie par un psychiatre. Il m’a dit que je suis la seule de ses patientes à m’en sortir ! »

Comme souvent, tout le monde n’a pas eu le temps de s’exprimer. Chacun est conscient de l’importance du témoignage de celui qui prend la parole. Et il n’est pas question de l’en empêcher !
Nous nous quittons en souhaitant à chacun un joyeux et saint Noël et une bonne fin d‘année… Et en nous donnant rendez-vous  le 10 janvier 2024.