Au Café-rencontre, les conversations vont bon train !
Régulièrement, des personnes porteuses de handicap, des proches, des accompagnants… se retrouvent pour un temps de partage et de débats dans le café du cinéma Utopia de Saint-Ouen-l’Aumône. Les échanges y sont très libres et très profonds… Echos.
Des joies :
- « Depuis quelques jours, j’ai un nouveau déambulateur, et j’attends un nouveau fauteuil électrique ». Cela va lui faciliter le quotidien.
- « Samedi, nous sommes allés à l’ordination diaconale de mon cousin Marc, à Colombes, c’est dans le diocèse de Nanterre. Cela a été une très belle célébration, avec une église pleine. Beaucoup de membres de la famille ont participé et ont porté Marc et son épouse durant cette célébration, mais aussi avant, pendant tout le cheminement vers cette ordination. Et puis cela fait du bien de revoir des membres de la famille que nous n’avions pas vu depuis longtemps. Et dimanche, nous avons participé à la « journée des familles » (proposée par la pastorale du handicap.) C’était bien aussi. Il faisait beau et nous sommes restés dehors toute la journée, dans le jardin de l’Evêché. ».
- « Mon époux et moi, nous avons 4 enfants. Notre fils aîné a 15 ans, il est en difficulté scolaire. Je lui ai recommandé de prier… et cela a fonctionné. ‘J’ai deux voies’, m’a dit-il dit, ‘l’une qui me dit de suivre, l’autre de rester sur place. J’ai choisi la bonne’ Maintenant, il va à la messe régulièrement, au chapelet, il fait l’accueil à la paroisse. C’est peut-être passager, mais ce qui est semé demeure ! Moi, je continue dans la relation d‘aide. Avec un monsieur très âgé, qui vit vraiment au jour le jour. Et une personne atteinte de la maladie de Charcot, mais qui arrive encore à se déplacer. Tant que je peux, je continue à être auprès des autres… »
A ce propos, nous évoquons le gros travail intéressant fait par la Conférence des Evêques de France, pour aider à la rédaction des directives anticipées.
Mon frère a risqué l’accident; il veut sortir seul avec son fauteuil, mais il ne sait pas se servir de ses freins !
Des tristesses :
- « Mon papa est atteint d’un lymphome. Il va donc suivre une chimio. Il paraît assez défaitiste, il faut le rassurer. Et, dans le même temps, il ‘profite de la vie’ en allant beaucoup au restaurant, faisant pas mal de photos, jardine… Moi aussi je suis en chimiothérapie, je la supporte pas trop mal. J’essaie de prendre soin de moi. Je vois régulièrement une socio-esthéticienne. ».
Nous évoquons alors ce métier peu connu. Il y a des socio-esthéticiennes dans les hôpitaux, en particulier dans les services de gériatrie, d’oncologie, dans les services de maternité, quand les accouchements se passent mal. Mais aussi à domicile. Le souci est qu’il y a très peu de professionnelles, il n’y a donc pas de reprise possible entre elles, et la charge mentale est grande. Il y a nécessité de prendre de la distance… ce qui est sans doute le plus difficile dans la relation d’aide. - « Plusieurs de mes anciennes collègues sont décédées. Je n’ai pas été prévenue à temps pour participer aux obsèques. Cela fait mal… Les responsables de l’ESAT avaient pourtant mon N° de téléphone, et ne m’ont pas appelés »
Nous lui suggérons de dire à ces responsables que cela la désole… Mais nous posons la question de « peuvent-ils faire autrement » ?
« Mon frère a risqué l’accident; il veut sortir seul avec son fauteuil, mais il ne sait pas se servir de ses freins ! » - « Membre du Service Evangélique des Malades, je vois une nouvelle population dans les EHPAD. Les résidents arrivent de plus en plus tard, alors qu’ils ont déjà ‘basculé’, en n’ayant plus tout à fait leur tête. Ils sont déjà ‘ailleurs’ et c’est lourd pour les personnels et pour les quelques résidents qui sont encore capables et ont envie de dialoguer. Des personnes demandent à avoir la visite des membres du SEM, alors qu’elles se disent non croyantes. Mais parce qu’elles sont trop isolées ».
La « maison des Femmes » de Cergy est en train de fermer. C’était quelque chose de très important, avec beaucoup d’accueil, d’écoute, d’informations, de l’accueil d’urgence pour des femmes victimes de violence conjugales
Des regrets et des inquiétudes:
- La « maison des Femmes » de Cergy est en train de fermer. C’était quelque chose de très important, avec beaucoup d’accueil, d’écoute, d’informations, de l’accueil d’urgence pour des femmes victimes de violence conjugales, des formations diverses, entre autres de l’alphabétisation… Un « beau » lieu ! Cette fermeture serait liée à des malversations financières…
- « Je suis intégrée dans le dispositif ‘territoire zéro chômeur de longue durée’ sur Cergy. Mais actuellement, il est fragilisé par le manque de soutien par les structures gouvernementales, il y a un point faible dans le dossier. La décision doit avoir lieu le 24 octobre. Une pétition circule, et il y a eu aussi une manifestation à Paris. D’autres dispositifs de ce type fonctionnent déjà et ils risquent d’être eux aussi fragilisés ».
Certains d’entre nous ne connaissent pas ce dispositif et les questions sont nombreuses. Comme le nom l’indique, il est destiné à permettre à des personnes sans emploi depuis longtemps, quelles que soient les raisons, de retrouver le chemin du travail. « sur Cergy, est prévu du recyclage, de la seconde main, dans plusieurs domaines. Les charges de chacun sont adaptées aux compétences de chacun de ceux qui y travaillent et aux besoins du territoire. Celui-ci est très délimité, cela ne recouvre pas tout Cergy. Parce qu’il s’agit d’une population très précaire et que les besoins sont nombreux. On pourra élargir ensuite, si cela marche. Pour l’instant, peu de personnes répondent pour être intégrées. Pourtant, il y a une liste de plus de 30 personnes. Mais plusieurs ont réussi à avoir de petits boulots, des stages, en attendant l’ouverture de l’entrepôt. Un directeur est déjà nommé. Au début, il y aurait 30 personnes employées. Mais si cela fonctionne, cela montera vite ! Il y a beaucoup d’Humain dans ce projet, et ce serait un grand soulagement qu’il puisse démarrer. »
J’ai fait les manifestations pour la retraite à 60 ans… mais avec une pancarte demandant la vie éternelle !
En vrac !
- Nous évoquons les « gestes machinaux » que nous faisons parfois… Avec une bouteille de détergent rangée dans un frigo… du linge dans le congélateur au lieu du lave-linge. Cela nous fait rire ! et cela fait du bien ! Et de là, nous évoquons la nécessité de prendre du temps pour soi. Car le risque de « burn–out », d’être « cramé de l’intérieur » existe certes au niveau professionnel, mais aussi aux niveaux associatif et familial. Il faut savoir garder du temps pour soi !
- De l’humour ! « j’ai fait les manifestations pour la retraite à 60 ans… mais avec une pancarte demandant la vie éternelle ! »
Novembre 2023
Café rencontre :
Cécile Lavernhe
cecilelavernhe4@gmail.com
Et si vous nous rejoigniez ?
Ces rencontres au café sont ouvertes à tous : personnes en situation de handicap, quel qu’il soit, accompagnateurs familiaux, professionnels, ecclésiaux.. ou simples paroissiens intéressés par cette problématique du handicap…
Voici les dates 2023-2024 des cafés-rencontres au café du cinéma UTOPIA de Saint-Ouen l’Aumône, de 15h à 17h, Les :
- Mercredi 13 Décembre 2023
- Mercredi 10 Janvier 2024
- Mercredi 07 Février
- Mercredi 13 Mars
- Mercredi 24 Avril
- Mercredi 22 Mai
- Mercredi 19 Juin.
Un petit éclairage biblique :
Jésus fait de l’inclusion !
Je suis actuellement un parcours alpha. On m’a demandé de faire un topo sur ‘Qui est Jésus ?’. Il y a 40 paroissiens, qui viennent d’horizons variés ; il ne fallait pas que ce soit trop, trop ‘catho’ !
Parler de Jésus, ce n’est pas simple… Je m’appuie sur les Evangiles, mais je me suis permis de faire de l’humour. On peut le faire avec Jésus, mais pas forcément avec Marie, figure maternelle à laquelle beaucoup sont attachés affectivement…
Dans le 1er chapitre de l’Evangile de Luc, qui parle de la naissance de Jésus, il est beaucoup question de Jean-Baptiste, qui a annoncé que Jésus était bien le Messie attendu. Pourtant, Jean-Baptiste est évincé de la crèche ! J’y pense pour un nouveau texte pour la prochaine crèche vivante dans ma paroisse.
Lire et relire les Evangiles montre qu’ils parlent beaucoup des personnes malades, des femmes ; Jésus en rencontre beaucoup, et cela dès le début des Evangiles. Par les guérisons miraculeuses, Jésus fait de l’inclusion ! Ces gens-là n’étaient pas dans la société, et Jésus les y remet ! En les fréquentant, Jésus est déclaré impur et c’est lui qui est exclus !
Jésus était quelqu’un de joyeux, il n’a pas recherché la souffrance ! A son époque, il y avait encore des sacrifices d’animaux, et c’est lui qui prend leur place par son sacrifice… Dans les Evangiles, il y a beaucoup de repas, et il s’y passe souvent beaucoup de choses.