Sensibiliser à la différence,
à toutes les différences !
Les familles ayant des jeunes en situation de handicap contribuent au synode. Avec leurs enfants, elles disent sans détour leur regard sur l’Eglise et leurs suggestions. Echos.
Après avoir lu la prière du synode, pour demander à l’Esprit Saint de nous éclairer, nous avons dans un premier temps réfléchi à la question : dans ce que j’ai vécu, ce que je vis en Eglise, qu’est-ce qui m’aide à vivre et me rend heureux ?
Et ensuite, qu’est-ce qui est difficile, qui m’a blessé, qui me blesse encore aujourd’hui ? Que faudrait-il changer pour que l’Eglise soit plus belle, plus ouverte ?
- Etre ensemble pour prier et chanter
- Pouvoir échanger avec d’autres
- Entendre un prêtre dire « Je vous ai écouté avec attention. Cela va me permettre de nourrir mes homélies de vos vies ».
- C’est vraiment bien de s’entendre dire que nos paroles ne comptent pas pour du beurre. Pas comme avec les professionnels de santé, qui nient souvent nos paroles…
- Il n’y a pas de jugement. On nous accueille à bras ouverts. Chacun est accepté comme il est.
- Ce qui me rendrait heureux c’est que tu parles moins vite Geneviève, sinon je ne comprends rien…
- Quand on était enfant, on n’abordait pas les prêtres. C’était impossible. Maintenant ils sont à l’écoute des enfants, plus qu’avant.
- Avant, au caté, il fallait savoir lire et écrire, pouvoir apprendre par cœur. Maintenant non.
- Le Pape est très près de la vraie vie. Il est courageux. Il n’a pas peur. Il ose nommer ce qui ne va pas.
- L’Eglise est plus à l’écoute du handicap. Tout le monde trouve sa place
- Aujourd’hui par exemple, on a été accueillis dans l’église pour la messe. Ça n’aurait pas été le cas avant. Pendant l’homélie, le prêtre est venu vers nous, s’est approché. Et puis pour la procession des offrandes, il y a eu une place pour chacun
Ce qui me rend heureux : Entendre un prêtre dire « Je vous ai écouté avec attention. Cela va me permettre de nourrir mes homélies de vos vies ».
- Oui, aujourd’hui on était au premier rang dans l’église. Avant, on cachait le handicap. Les jeunes peuvent se fondre dans la communauté.
- Et on essaie aussi de leur donner une place dans la société.
- C’est bien aussi qu’on accepte mieux les prêtres non européens. Ils dirigent même des paroisses. Ils ont trouvé leur vocation. On est content.
- L’autre est mieux accepté.
- Les différences à tous niveaux sont lissées.
- Il y a un relationnel avec le prêtre. J’ai remarqué qu’à la sortie de la messe, le prêtre est venu par la petite sortie de plain-pied par laquelle nous sommes sortis avec nos jeunes en fauteuil et les autres familles. Il aurait pu sortir de l’autre côté sans venir nous parler
- Dans ma paroisse, j’arrive parfois à prendre RV par téléphone avec un prêtre !
- Le prêtre ce matin pendant la messe, a rappelé qu’il n’y a pas d’un côté ceux qui savent, et les autres d’un autre côté. Il n’y a pas de petites gens !
- C’est vrai, avant les notables étaient devant.. Ils avaient leur nom sur les prie-Dieu car ils avaient donné de l’argent pour l’église…
- Avant, les personnes handicapées étaient exclues de la communauté. Maintenant, elles ont droit au Baptême !
- Moi, ce qui me rend heureux, ce sont les cloches qui sonnent ! C’est vivant !
- Oui, tout ça c’est vrai. Et pourtant, cela fait des années que je cherche à faire baptiser mon fils. Impossible ! Lui aussi il a le droit d’être baptisé, de faire partie des chrétiens. J’ai essayé par tous les moyens. Plusieurs personnes aussi, un prêtre âgé de la paroisse également. Même l’évêque avait écrit au curé de la paroisse. Mais rien…
- Nous les parents, on se sent seuls, écartés. Si personne ne vient vers nous, on se sent seuls. Alors on se retire. A la suite de toutes les démarches, la paroisse est venue une fois et c’est tout. Ce n’est pas ma faute si c’est difficile pour moi. Je n’ai pas de voiture, parfois je travaille le week-end et je suis seule avec les enfants.
- Heureusement que mon fils est accueilli dans un IME (Institut médico-éducatif). Là il est bien. Alors pourquoi pas dans l’Eglise ? Dans mon pays, mon père en avait fait sa mission. Dès qu’il entendait parler de quelqu’un, il allait vers lui, rencontrait la famille. Voyait si elle souhaitait que l’enfant soit catéchisé, baptisé.
- Ce qui est difficile dans l’Eglise, c’est le manque de suivi, aller jusqu’au bout de la mission.
- Moi, je souhaiterais que quelqu’un m’aide à assumer mon fils.
- Il faudrait faire des annonces à la messe !
- Parfois, certains prêtres ont peur du handicap.
- C’est parce qu’ils ne connaissent pas. S’ils venaient vers nous, ils n’auraient pas peur.
- Une fois, j’ai rencontré une dame à l’agonie et je l’ai baptisée.
- La maladie psychique fait plus peur que les autres handicaps. C’est une réaction humaine, de la part des prêtres comme de toute personne. C’est difficile pour certains.
- On a peur de ce qu’on ne connait pas !
- Il faut vraiment accompagner toute personne, avec handicap ou pas, l’accueillir, c’est au cœur de notre mission.
Si on enlevait dans l’Evangile les passages où Jésus est auprès des malades ou personnes handicapées, il ne resterait presque plus rien. On ne saurait pas vraiment qui est Jésus.
- D’ailleurs, Jésus n’aurait rien fait s’il avait eu peur de tous. Au contraire, il dit « Venez ! »
- Et si on enlevait dans l’Evangile les passages où Jésus est auprès des malades ou personnes handicapées, il ne resterait presque plus rien. On ne saurait pas vraiment qui est Jésus.
- Ce qui fait peur surtout c’est l’agressivité, pas le handicap.
- Il faudrait mieux parler de rejet plutôt que de peur. C’est l’autre personne qui est agressive, pas la personne handicapée. D’ailleurs, aucune personne handicapée n’a voulu avoir ce handicap, cette différence. Elle a mal aussi en son for intérieur. C’est comme si on demandait à tous d’être mannequins, tous de taille 40, tous de la même norme
- Je travaille avec des personnes handicapées – c’est un mot que je n’aime pas. C’est une personne ! Il faut aimer, pas juger, accepter. Même si la personne m’insulte, je fais les soins, je donne à manger, je dois le faire.
- Sinon, c’est comme un marché avec des personnes… Dites-moi, qui va choisir le plus moche, le plus bête, le plus handicapé ?
- Je peux vous dire aussi que la peau noire est un handicap.
- Faciliter l’accessibilité dans les églises pour les personnes en fauteuil. Moi, je viens dans cette église parce que c’est facile. Dans ma paroisse, il faut téléphoner avant, on dérange, et même si c’est ouvert sur le côté, c’est un vrai parcours du combattant.
- Il faut absolument sensibiliser à la différence, à toutes les différences, dans les paroisses.
- Avant, il y avait une communauté Foi et Lumière à Ezanville. Le prêtre et les responsables ont pris leur distance. Maintenant, il n’y a plus personne.
- Oui, il faut sensibiliser, pour que nous soyons acceptés – mais dans la durée, dans la continuité. Il ne faut pas que cette acceptation ou cet accueil dépende d’une seule personne bienveillante
Recueilli par Geneviève Robert
Mars 2022
Équipe diocésaine pour le synode
synode@catholique95.fr
Tél. 01 30 38 34 24
Et pendant ce temps,
les jeunes en situation de handicap
construisent l’Eglise !
Pendant ce temps, les jeunes construisaient l’Eglise ! Ils nous présentent un visuel de l’Eglise, avec un carton en hauteur qui représente le clocher de l’église, des boîtes claires, sur lesquelles est écrit ce qu’on aime, une boîte marron, avec ce qu’on n’aime pas. Un jeune a peint une boîte en jaune pour exprimer ce qu’il aime.
Ce qu’on aime
- A l’église, nous aimons chanter, participer
- L’animation, les chants, taper dans ses mains, quand ça bouge
- On aime la fête, on danse !
- J’aime l’Eucharistie, participer, être avec le curé, chanter avec la chorale
- J’aime quand les homélies ont des cas concrets
- J’aime les rencontres, être avec les autres.
- Ce matin, le prêtre est venu vers nous pour nous porter la communion. C’était bien !
- J’aime quand le prêtre parle en nous regardant.
- Dans l’Eglise, on aime les rencontres, être avec les autres
- Je préfère être dans une église que je connais, où j’ai mes repères
- A la messe ce matin, j’ai pu participer (à la procession des offrandes). On nous a aussi donné un coup de main.
Ce qu’on n’aime pas
- Que les prêtres lisent leur papier au lieu de nous regarder, de nous parler vraiment. Ce matin, c’était bien, il ne lisait pas, il marchait, il nous regardait.
- Je préfère qu’ils parlent avec l’inspiration et qu’ils nous regardent
- Je préfère être dans une église que je connais, où j’ai mes repères.
Synode : participez
à la consultation !
Ne passez pas
à côté du Synode !
Mgr Stanislas Lalanne répond à trois questions sur le Synode et lance un appel fort à tous les baptisés du Val-d’Oise, jeunes et moins jeunes: « ne passez à côté du Synode ! ». Voir la vidéo…
Partage autour d’un passage de l’évangile selon saint Luc : « Zachée »
- Ça correspond à ce qu’on vient de dire : Jésus est allé vers Zachée et Zachée a su changer son cœur, du fait que Jésus est passé le voir. Il avait bon fond, malgré ce qu’il avait fait. Il voulait changer de vie et remettre aux gens de la ville tout ce qu’il leur avait pris.
- On ne sait pas ce que Jésus a dit, mais ça a tout changé pour Zachée
- Jésus ne l’a pas rejeté malgré ce qu’il a fait, malgré tout ce qu’il a fait. Une leçon pour nous.
- Zachée a reconnu que quelqu’un peut le sauver. Et Jésus s’humilie pour aller chez lui.
- « Je ne suis pas venu pour les bien portants mais pour les malades » a dit Jésus
- Ça me fait penser au chant « Jésus, berger de toute humanité … »
- On voit aussi que Zachée se prépare : il monte dans l’arbre parce que Jésus allait passer par là. Il se prépare pour mieux le voir
- Jésus appelle tout de suite Zachée. Il le connait. Il lui dit même son nom. Il nous connait tous par notre prénom !
- Monter sur un sycomore, c’est déjà un acte de foi
- C’est beau d’entendre Zachée dire qu’il rendra 4 fois plus que ce qu’il a pris. Il a changé son cœur avec Jésus.