Prêtre, au pied de la Croix

« J’imagine comme tu dois être heureux ! » C’est une phrase que j’ai beaucoup entendue depuis le 27 juin dernier, jour de mon ordination sacerdotale à la cathédrale de Pontoise. La réponse naturelle devrait être : oui, évidemment ! Et c’est vrai, comment ne pas l’être ! Pourtant je suis un peu gêné par cette question ; ce qui m’habite depuis que je suis prêtre n’est pas une joie exubérante, ou la fierté d’être arrivé au terme d’un aboutissement personnel. Oui, je suis un prêtre heureux, infiniment heureux. Mais cette joie a une tonalité bien particulière.

Cet été, chaque jour que Dieu m’a donné, j’ai célébré la sainte messe, en paroisse, en famille, en camp de jeunes, ou en vacances avec des amis, dans des églises somptueuses, des petites chapelles, à la maison, ou même en pleine nature. Dans la célébration de l’Eucharistie, je suis au pied de la Croix pour offrir à Dieu le sacrifice du Christ. Quel immense mystère il m’est donné de contempler au plus près… J’ai découvert également cet été le ministère de la confession, en me rendant longuement au sanctuaire du Cœur Sacré de Jésus à Paray-le-Monial. En recevant les pénitents et en leur donnant l’absolution, j’ai compris plus intimement la phrase de Saint Paul : « Le Christ m’a aimé et s’est livré pour moi. » (Ga 2,20). Dans les sacrements de l’Eucharistie et de la réconciliation, je célèbre le mystère pascal de Jésus, lui qui a versé son sang pour que tous les hommes soient sauvés.

Je suis prêtre depuis quelques semaines, et c’est une joie immense. Cette joie, je la reçois au pied de la Croix du Christ. C’est la joie de l’ami de l’Époux, qui s’émerveille de voir l’œuvre de Salut du Christ dans le monde et particulièrement dans l’âme de ceux qui me sont confiés. La joie du prêtre vient de la Croix. Et c’est bien cette joie qui comble mon cœur depuis le 27 juin dernier.