Heureux ceux qui croient
sans avoir vu
Des personnes éprouvées par la souffrance psychique ou liée à un état dépressif se sont retrouvées à Eaubonne pour échanger sur un passage de l’évangile selon saint Jean : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu… » Lire les échos de leur partage !
Malgré le confinement, les vacances scolaires pour les jeunes parents qui gardent leurs enfants, ou les santés précaires des uns et des autres, nous étions une petite dizaine ce mardi 13 avril à Eaubonne.
Notre partage portait sur un passage de l’évangile selon saint Jean : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu… » :
Thomas devait être malheureux de ne pas être sûr. Quand on n’est pas sûr de soi, on n’est pas à l’aise.
- Moi je suis choqué que les disciples aient peur des juifs. Pourquoi ?
- Moi je retiens les paroles de Thomas « si je ne vois pas la marque des clous dans ses mains… je ne croirai pas ». Il avait beaucoup de doutes, pas beaucoup de conscience
- Il devait avoir peur des autres aussi.
- « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu » Il y a encore beaucoup d’autres signes. C’est mieux de croire que de ne pas croire. Je comprends que quand on croit, on est encore plus vers Dieu, notre foi est plus grande.
- Et quand on ne croit pas, on n’a pas la vie. Alors que quand on croit sans voir, on est plus vers Jésus, on a plus de vie en son nom. On a plus de foi, notre foi est plus grande
- On peut être dans le doute par rapport à une personne ou par rapport à ses paroles, comme Thomas avec les autres disciples. Thomas devait être malheureux de ne pas être sûr. Quand on n’est pas sûr de soi, on n’est pas à l’aise.
- Quand je doute, après coup, je reviens dessus, je me dis que j’ai tort de ne pas croire.
- Je n’ai pas besoin de preuves. Le Seigneur nous envoie des signes.
Le doute n’est pas que négatif ; il peut nous pousser à réfléchir en profondeur.
- Thomas est dans le doute, mais le doute n’est pas que négatif ; il peut nous pousser à réfléchir en profondeur. Surtout quand il s’agit de la résurrection de Jésus. C’est compliqué !
- J’aime que Jésus accompagne Thomas dans son doute. C’est important. Il invite Thomas au renoncement, il invite Thomas à s’ouvrir. Son regard n’est plus négatif.
- En voyant les preuves, les marques sur le corps de Jésus, Thomas est illuminé par cette présence de vie. Il est plus clairvoyant.
- On peut faire le parallèle avec Paul sur le chemin de Damas. C’est une autre forme d’accompagnement.
- Thomas avance parce que Jésus l’accompagne. Je suis convertie. Le Seigneur m’a parlé à travers des rencontres, des personnes qui ont résonné en moi, de différentes façons, avec des personnes différentes.
- Le récit se passe le jour de la Résurrection. Et ce jour-là, le Seigneur nous fait un beau cadeau. Il donne trois choses : l’Esprit Saint, la paix, le sacrement de réconciliation. Cela fait tout un ensemble. L’Esprit Saint est le défenseur contre Satan, ce qui permet la paix avec Jésus, quant au sacrement de réconciliation, j’aime ! Jésus nous dit : je vais mettre des gens à côté de vous, ils vont vous pardonner, vous serez sûrs d’être pardonnés. C’est ce qui permet d’avoir la paix.
- Je voudrais revenir sur le doute. Ça peut arriver de croire ou de ne pas croire. Dans les épreuves, on peut se demander « il est où ton Dieu ? » Souvent, quand je parle des épreuves que j’ai vécues, les gens me demandent de me justifier. Pourquoi crois-tu malgré toutes ces violences. Pourtant, j’y crois et ça me blesse qu’on me renvoie à ma souffrance.
Le texte est émaillé des mots : paix, joie, vie..
C’est plein d’Espérance !
- Quand Jésus parle à Thomas, même s’il doute, Jésus voit que Thomas est quelqu’un de bien.
- C’est comme dans notre groupe, on fait des pas, on marche ensemble, là, on partage. C’est mieux que d’être triste, d’être seul. On sait qu’on aura la paix.
- Je suis touchée que Jésus vienne dans notre nuit, dans nos peurs, nos enfermements (c’est le soir, les disciples ont peur, les portes sont verrouillées). Non seulement il vient mais « il est là » c’est noté plusieurs fois. Il est toujours là même si on ne le voit pas.
- La foi c’est la vie. Jésus nous remet le souffle de l’Esprit, le souffle de la vie
- Le texte est émaillé des mots : paix, joie, vie.. C’est plein d’Espérance !
- La paix de Dieu, c’est l’assurance qu’il est là, qu’il nous accompagne et nous donne son amour. Ce qui nous permet de croire sans voir, de voir les signes qu’il nous donne.
- Quand j’ai perdu ma fille il y a quelques mois, je n’avais plus envie de rien. Je voulais partir. Pourquoi était-elle malade depuis si longtemps ? Avec tout ce qu’elle a subi… Je ne voulais plus croire. Maintenant, depuis environ 3 semaines, je recommence à dormir un peu, j’ai repris confiance dans le Seigneur. Le Seigneur m’a apporté, je le sens, je sens ma fille maintenant, je lui parle. Je commence à parler au Seigneur, il est là pour m’aider. Je ressens la foi que j’avais perdue pendant quelques mois. Je n’admettais pas sa mort. C’est moi qui aurais dû partir. Je me suis dit « calme-toi ! » Maintenant je suis mieux. Je n’ai pas toléré, mais j’ai compris que j’ai un chemin à faire pour d’autres.
Jésus nous donne sa paix, qui est aussi la paix avec soi-même, la paix profonde, en soi, avec soi, avec le Seigneur.
- On peut aussi beaucoup avancer avec les sacrements. Quand ma fille a été agressée à 10 ans et après trois ans de procès, si je n’avais pas été accompagnée, je n’aurais pas survécu.. D’autant que pour une fois, je ne l’avais pas accompagnée à son cours comme d’habitude..
- Oui c’est terrible. Comme ma fille décédée, elle sortait de l’hôpital et elle a été attaquée, un cambriolage. Elle a été asphyxiée, aspergée d’un produit et elle a disparu 3 semaines, elle a été enfermée! Après des tentatives de suicide, elle venait de retrouver la mémoire. Elle avait tout occulté. Heureusement, son ami l’a aidé. Maintenant, je peux mettre sa photo et pleurer.
- Moi, je suis en colère. Ma sœur handicapée est à l’hôpital, elle a un cancer. Toute la famille l’abandonne. Moi, je suis trop fragile, je ne peux pas y aller. Est-ce qu’on abandonne ainsi les personnes de son propre sang ?
- Je trouve que Thomas s’est trompé de carte d’identité ! Concernant Jésus, il mettait en doute son identité, et il a du faire un contrôle d’identité !
- Par trois fois, Jésus donne sa paix. Les disciples avaient la trouille et le calme vient.
- Jésus envoie ses disciples un 4ème cadeau en plus des trois mentionnés, il nous envoie ! Et il nous donne cette paix, qui est aussi la paix avec soi-même, la paix profonde, en soi, avec soi, avec le Seigneur.
Après ce partage, et un temps de prière, entre autres avec le chant « Je voudrais marcher aux côtés de mon Seigneur », sur le chemin de la paix, de la vie, de la joie, nous avons échangé des messages d’Espérance sur des petites cartes et nous sommes repartis chacun avec un lumignon, dans la lumière de Pâques.
Recueilli par Geneviève Robert
Pastorale du Handicap
Mai 2021
En savoir plus sur
« Amitié Espérance – Arc en Ciel »
Amitié-Espérance-Arc-en-Ciel propose une présence auprès de personnes éprouvées par la souffrance psychique ou liée à un état dépressif.
Le mouvement rassemble des personnes qui témoignent de l’amitié et de l’Espérance au cœur même de leur fragilité. Il se veut un lieu d’accueil, d’écoute, de partage, de rencontres, au travers des expériences de la vie ordinaire. Il permet de cheminer au sein d’un groupe, composé d’accompagnants et de personnes fragiles. L’isolement peut ainsi être brisé. Le groupe est un espace convivial où chaque personne est accueillie, écoutée…
Pour que chacune conserve toute sa dignité et prenne sa place dans la société et dans l’Église. Ce mouvement diocésain est sous la responsabilité du Service de la Pastorale de la Santé du diocèse de Pontoise.
LE TEXTE : EVANGILE SELON SAINT JEAN
CHAPITRE 20, VERSETS 19 à 31
« Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient: « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux.
Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. »