En attendant l’avènement….
Des personnes éprouvées par la souffrance psychique ou liée à un état dépressif se sont retrouvées pour échanger sur le texte de l’annonce aux bergers (Lc 2, 1-20). À travers quatre étapes symbolisant les semaines de l’Avent, ils ont réfléchi sur l’attente, la préparation, l’accueil du messager de Dieu et la diffusion de la bonne nouvelle. Echos.
Nous étions une petite douzaine à partager sur le mystère inouï de la venue de Jésus, à partir du texte de l’annonce aux bergers (Lc, 2 1-20)
Un partage en 4 étapes, comme les 4 semaines de l’Avent, pour préparer nos cœurs
- Attendre, préparer la venue de Jésus
- Prendre soin de nos proches comme les bergers de leurs troupeaux
- Accueillir le messager de Dieu et la nouvelle qu’il porte
- Se hâter d’aller voir et de raconter
Première étape :
Attendre, préparer la venue de Jésus
« En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre. Ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. »
Partage
-
- Moi, je n’ai encore rien réparé chez moi. Je me rends compte davantage de la venue de Jésus quand je vais à l’église par rapport à mes soucis. Ça me permet d’oublier un peu.
- Moi, je me prépare tous les jours. Même quand j’ai de gros soucis, j’essaie de prier. Pour moi, Jésus nait dans mon cœur à chaque instant, pas seulement à Noël. La crèche c’est mon cœur. Je fais naître Jésus en moi à chaque instant. Ça m’aide à supporter ce qui me tombe dessus.
- Je trouve beau que Marie et Josep attendent la venue de Jésus en marchant. D’accord, ils sont obligés d’aller sur le lieu du recensement et de marcher. Mais pour moi, c’est symbolique : attendre la venue de Jésus en marchant, c’est être en mouvement, le chercher, marcher sur le chemin avec lui
Attendre la venue de Jésus en marchant, c’est être en mouvement, le chercher, marcher sur le chemin avec lui
- Moi, je trouve que Jésus est en nous même si on l’attend.
- C’est presque contradictoire. On l’attend alors qu’il est déjà là en nous !
- C’est pas mal cette période de l’Avent. Elle nous permet de l’accueillir davantage, de se préparer. Comme pour la journée d’aujourd’hui où on est partis tôt pour venir, où on a cuisiné. Ça aide à ouvrir son cœur.
- Ça aide à attendre dans l’Espérance
- Même si on est dans l’adversité
- Avec l’Avent et la crèche, on ressent une joie qui vient de très haut, tellement on se sent bien.
- Toutes les dimensions de l’Avent sont importantes, la messe, la prière, l’Evangile et tout ce qui se passe aussi, les spectacles vivants, les crèches vivantes, …, tout ça c’est beau comme une grande lumière.
- Pour moi, se préparer à Noël c’est comme prendre un chemin qui monte. Aider des gens même si c’est difficile, ça nous fait du bien aussi.
- J’entends beaucoup parler de Noël, des repas, des vacances. C’est bien de voir les familles qui se réunissent car elles s’aiment. Moi je suis heureuse et fière d’être avec Jésus.
- L’Avent c’est une invitation à accueillir Jésus toujours plus
C’est presque contradictoire. On l’attend alors qu’il est déjà là en nous !
Etape 2 :
Prendre soin de nos proches
comme les bergers de leurs troupeaux
« Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. »
Partage
-
- Les bergers sont des gens humbles, rejetés. Car en faisant naître des brebis, ils touchent au sang et sont impurs. Ils ne peuvent de ce fait participer aux rituels juifs.
- Et c’est justement à eux que l’incroyable nouvelle est révélée ! Pas aux puissants, aux gouverneurs, aux chefs. Non, aux plus humbles.
- Ça veut dire que nous tous aussi nous sommes choisis pour accueillir cette nouvelle et la répandre
- Je me dis que l’annonce de la venue de Jésus, elle vient n’importe quand
- Pour moi, c’est important que le message ait été révélé d’abord à des gens rejetés.
- C’est qui l’Ange du Seigneur ?
- L’ange Gabriel qui a annoncé à Marie qu’elle serait enceinte de Jésus ?
- Un ange ça peut être une personne physique
- Une personne toujours humble
- Une personne qui s’approche
- Dommage qu’on ne les voit pas !
- C’est sûr qu’on ne les voit pas ?
C’est justement à eux, les bergers, que l’incroyable nouvelle est révélée ! Pas aux puissants, aux gouverneurs, aux chefs. Non, aux plus humbles.
- Moi, j’en connais un. Vous voulez que je vous dise qui ? C’est ma fille ; elle est malade, mais malgré sa maladie, elle garde le moral et accepte une situation difficile. Pour moi, les prières de tous pour elle et pour nous la soutiennent et nous soutiennent. Pour moi, notre fille est un ange : elle nous révèle la présence, la proximité de Dieu.
- On pourrait dire que le père Roger Thomas est un ange !
- Et Jean-Pierre aussi
- Oui, un ange nous éclabousse de sa bonté, de sa lumière
- Comme un vitrail qui laisse passer la lumière de Dieu
- Et cette lumière revient sur nous
- Un autre ange est cette jeune femme trisomique que j’accompagne vers le baptême. Lors de la dernière étape de Baptême, elle a dit ces mots « Je veux me souvenir de toi Seigneur. Je veux te donner mon cœur »
- Oui, c’est vraiment un ange
Etape 3 : Accueillir le messager de Dieu
et la nouvelle qu’il porte
« Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
Partage
- L’ange dit aux bergers « ne craignez pas », exactement comme l’ange Gabriel l’avais dit à Marie lors de l’Annonciation.
- Et Marie, elle doute un peu – comme moi ! « Mais comment c’est possible puisque je ne connais pas d’homme ? »
- On doute dans nos vies aussi !
- Les bergers, eux, n’ont pas l’air de douter. Ils vont vérifier sur place
- Dans la prière, on a la réponse à nos questions. Parfois, des choses incroyables nous arrivent
- Jésus demande de lui faire confiance, il demande une grande confiance pendant des périodes différentes. Parfois, face à certaines personnes, on n’y croit pas. Il faut prier, ne pas rester dans son coin. Ce groupe m’apporte beaucoup. Merci ! Jésus est en chacun de vous. Je vis des hautes et des bas, mais j’ai confiance…
Les bergers, eux, n’ont pas l’air de douter. Ils vont vérifier sur place
- Je remercie aussi les professionnels de santé. Ils peuvent être aussi des anges !!
- Pareil pour les experts médicaux. Même si certains refusent les arrêts maladies ou autres et nous créent tant de tourment, on croise parfois des experts humains qui comprennent notre situation. C’est une joie.
- Oui, sur le chemin, on avance et on recule…
Etape 4 : Se hâter d’aller voir et de raconter
« Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait connaître. » Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé »
Partage
- Si ça avait été aujourd’hui et si j’avais rencontré un ange, je me serais dit « il me raconte des salades ! »
- C’est comme si des personnes rejetées, vivant dans la rue, sales, des personnes « pas bien » aux yeux de la société, venaient m’annoncer une telle nouvelle. Je ne suis pas sûre que je l’aurais cru !
- Moi, j’aurais été voir mais je n’aurais pas forcément été en parler…
- C’est vrai, j’aurais eu peur qu’on me dise que je suis dingue !
- Moi, j’ai été miraculée trois fois…
- C’est ma foi qui me tient !
Ce qui est miraculeux dans ce texte, c’est ce que sont ceux sont rejetés par la société de l’époque, qui sont témoins
- Je préfère rester humble
- Ce qui est miraculeux dans ce texte, c’est ce que sont ceux sont rejetés par la société de l’époque, qui sont témoins
- On peut aider autour de soi sans en faire tout un plat !
- Je ne peux pas me passer de prendre soin. « Ce que vous faites au plus petit, c’est à moi que vous le faites ». C’est tellement important d’être proche pour dire que Dieu est là !
- C’est ça le mystère de l’Incarnation. Dieu est proche. Dieu est là.
Recueilli par Geneviève Robert
Décembre 2024
Prière spontanée…
- Merci Seigneur pour cette belle journée, pour ce partage magnifique
- Merci pour ce beau partage rempli d’amour. Pour Noël, Seigneur, guéris les personnes malades et toutes celles qui ne sont pas bien. Aide-les, guéris-les ! Et aussi tous les SDF, les mal-logés.
- Seigneur, chez moi, il n’y pas de décoration. La crèche, c’est Noël. Pas besoin de décoration puisque la crèche est dans mon cœur, dans lequel tu nais à chaque instant et pas seulement le 25 décembre. Aide-moi comme les bergers à annoncer la Bonne Nouvelle. Merci Seigneur de ta présence permanente en moi !
- Merci Seigneur pour ta bonté, pour le partage et pour cet après-midi. Ça fait toujours chaud au cœur de partager.
- Merci pour cette journée, le partage et l’échange. J’ai un parcours difficile à faire encore. Et je ne sais pas où il va me mener…
- Seigneur, chaque fois que nous partageons, nous nous respectons, nous nous écoutons. Merci pour ce moment d’amour qui donne force et courage. Merci de nous inviter à la prière. Chacun est une lumière pour l’autre.
- Aide-moi Seigneur à allumer une lumière d’espoir autour de moi
- Comme les bougies qui en sont la trace
- Que les hommes convertissent leur cœur, leur haine…
- Seigneur nous te prions pour les personnes qui sont à l’hôpital, en prison, qui sont seules. Donne-leur une crèche, pour sentir la présence de Dieu
- Seigneur, tu nous invites sur ton chemin. Il n’est pas toujours simple d’y rester. Garde moi toujours en route vers toi, sur le chemin que tu m’offres.
Il s’agit d’être là.
« Il s’agit d’être là.
Pas de rêver à un monde impossible.
Pas de nous enfouir dans l’improbable.
Pas de regretter le temps passé,
mais d’être tout entier dans le présent et de déployer tout son possible.
De repérer dans l’ordinaire des jours cette Vie qui se cache dans la vie.
D’entendre dans le flot des paroles qui nous entraîne, quelques mots simples et fondateurs :
le « ce sans quoi » on ne pourrait pas vivre.
C’est quelque chose comme ça le mystère de l’Avent.
Non pas l’accueil d’un Dieu venant du ciel qui nous propulserait dans l’aventure humaine,
mais d’un dieu « plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes », qui se révèle au cœur de l’humanité.
Disons-le clairement : Dieu ne viendra pas.
Il ne s’agit pas de l’attendre.
C’est Lui qui nous attend.
Parce qu’il est là, déjà.
Au cœur de la vie simple. »
Raphaël Buyse – Rikiki Tutti
En savoir plus sur
« Amitié Espérance – Arc en Ciel »
Amitié-Espérance-Arc-en-Ciel propose une présence auprès de personnes éprouvées par la souffrance psychique ou liée à un état dépressif.
Le mouvement rassemble des personnes qui témoignent de l’amitié et de l’Espérance au cœur même de leur fragilité. Il se veut un lieu d’accueil, d’écoute, de partage, de rencontres, au travers des expériences de la vie ordinaire. Il permet de cheminer au sein d’un groupe, composé d’accompagnants et de personnes fragiles. L’isolement peut ainsi être brisé. Le groupe est un espace convivial où chaque personne est accueillie, écoutée…
Pour que chacune conserve toute sa dignité et prenne sa place dans la société et dans l’Église. Ce mouvement diocésain est sous la responsabilité du Service de la Pastorale de la Santé du diocèse de Pontoise.