Discours d’au-revoir aux autorités

Lors du temps convivial après la messe d’action de grâce à la cathédrale, mercredi 3 juillet 2024, Mgr Stanislas Lalanne s’est adressé aux personnes présentes et notamment aux autorités pour un message d’au-revoir. Lire son discours.

Discours d’aurevoir aux autorités 
de Stanislas Lalanne
Mercredi 3 juillet 2024

Monsieur le Préfet,
Messieurs les sénateurs,
Madame la Présidente du Conseil départemental,
Mesdames et Messieurs les conseillers régionaux et départementaux,
Mesdames et Messieurs les élus : maires et adjoints, membres de conseils municipaux,
Mesdames et messieurs, représentants les différents corps de l’Etat mais aussi vous tous partenaires de l’Eglise catholique aux plans de la vie sociale, économique, culturelle,
Chers représentants des cultes chrétiens et des autres confessions religieuses,
Cher Dominique, évêque de Créteil et vice-président de la CEF,
Chers amis, vous tous présents ce soir, venant du Val-d’Oise ou de beaucoup plus loin, oui, chers amis, car c’est ainsi que je souhaite tous vous appeler !

Je dois excuser de nombreuses personnes que j’avais invitées mais qui sont empêchés, cette date entre les deux tours d’élections ne facilitant pas leur présence. J’avoue n’y être pour rien !

Je dois excuser Mgr Jean-Yves Riocreux, mon prédécesseur comme évêque de Pontoise, qui se réjouissait de venir mais qui vient d’être testé positif au COVID ce matin ! Je dois excuser également Mme Valérie Pécresse qui, au dernier moment, a été obligée d’annuler sa venue ;

« L’évêque », confiait un cardinal français à un journaliste, « c’est celui que l’on connaît personnellement ». J’ai envie de dire aujourd’hui, l’évêque, c’est aussi celui qui vous connaît personnellement.

L’évêque, c’est à la fois cet homme des grandes célébrations, je pense par exemple à la grande assemblée de la Pentecôte 2018, où nous nous sommes retrouvés 15000 à Saint-Martin-de-France, mais l’évêque, c’est aussi l’homme des rencontres de proximité et des relations interpersonnelles.

Durant ces onze années de mon épiscopat dans le Val-d’Oise, j’ai été très heureux de vous rencontrer à de multiples reprises et de travailler avec bon nombre d’entre vous.

La vie de l’Eglise, en effet, est pleinement inscrite dans celle du monde : elle s’y intègre, elle s’en imprègne, elle la croise. On peut dire même : elle en partage les joies, les espoirs, les tristesses et les angoisses, pour reprendre les mots même du concile Vatican II.

Le rapport de l’Eglise avec le monde pourrait se résumer ainsi :

  • l’Eglise partage tout ce que vivent les hommes et les femmes de ce temps.
  • L’Eglise a pour mission d’éclairer chaque lieu et chaque époque de la lumière de l’Evangile.

Quel défi incroyable, et voire impossible à vues humaines !

Pour nous chrétiens – je salue la présence des responsables d’autres cultes et je me réjouis des très bonnes relations entretenues avec les autres confessions –, oui, pour nous chrétiens qui lisons la Bible, nous connaissons les nombreux récits de ce monde qu’elle raconte.

Dans ces textes,

  •      il y a des guerres, des vengeances, mais aussi de la paix,
  •      il y a des peuples qui s’affrontent ou se tolèrent tour à tour, des conflits et des réconciliations, des histoires de familles, de mariage, de filiation, d’héritage.
  •      Il y a des portraits de personnes, de la nature, d’animaux.
  •      Il y a aussi des histoires d’attente de Dieu, de révélation.
  •      Il y a surtout l’histoire d’hommes et de femmes qui cherchent à vivre ensemble et en harmonie, à la poursuite inlassable d’un sens pour leur vie.

Voilà, c’est ce qui nourrit la vie des chrétiens, des croyants. C’est bien pour cela que l’Eglise « met son grain de sel » dans la société et ses grandes questions.

L’Eglise fait même beaucoup plus que cela. Elle enrichit de son apport et de ses convictions le débat public. Elle cherche à éclairer les consciences à partir de sa propre vision de l’homme et de l’humanité.

Oui, en tant qu’évêque,

  • je me suis senti concerné par le devenir du territoire du Val-d’Oise dans sa diversité, avec ses zones de grande précarité,
  • la situation des migrants m’a toujours interpellé,
  • les liens sociaux dans un quartier ou le dynamisme d’une entreprise m’ont préoccupé,
  • la situation des personnes isolées et souffrant de solitude, des personnes âgées, malades, m’a habité en permanence.

Votre présence ce soir manifeste ces liens que nous avons tissés au cours de ces onze années. Je crois profondément, en effet, que c’est seulement dans un climat de cordialité que la confiance et la connaissance mutuelles peuvent grandir.

Durant ces années, vous avez accepté de « jouer le jeu » parce que vous avez bien compris l’importance de ces liens entre nous.

De très belles collaborations ont pu voir le jour, de vraies rencontres se sont déroulées. Je pense, en particulier, aux visites pastorales, durant lesquelles, j’ai pu, avec une grande vérité de dialogue, approcher les réalités humaines, culturelles, sociales et économiques de chaque zone du département.

Je pense à cette terrible période des attentats et cette collaboration si importante avec les forces de l’ordre : police et gendarmerie. Je pense à toute cette période si rude et difficile que nous avons traversée avec le COVID où nous nous sommes serré les coudes, en particulier avec le monde de la santé.

Je me souviens, Monsieur le Préfet, de cette collaboration quotidienne avec votre prédécesseur. Je pense à l’aide précieuse de Madame la Présidente du Conseil régional d’Ile-de-France dans la fourniture de dizaine de milliers de masques à plusieurs reprises…

Je pense à ces rendez-vous plus particuliers, à ces confidences, à ces conversations téléphoniques aussi, où les uns et les autres, vous m’avez confié des préoccupations.

Je pense à tous ces échanges où vous m’avez éclairé sur telle ou telle situation ou difficulté afin que ma connaissance et celle de mes collaborateurs et collaboratrices en soit plus affinée.

Ces moments ont été hautement précieux pour moi, et je vous en remercie chaleureusement. J’oserais même dire que vous m’avez aidé à vivre mon ministère d’évêque, et parfois sans le savoir sur le moment !

Les curés du Val-d’Oise, eux aussi, avec lesquels les maires et leurs conseils municipaux entretiennent des relations fortes de confiance et, souvent d’amitié, sont acteurs et témoins de ces liens profitables à l’ensemble de la population.

Ici, dans notre département, pour ses habitants, sans exception ni distinction d’âge, de situation sociale, nous avons œuvré ensemble de belle manière. Et cela quelles que soient nos convictions religieuses, nos histoires différentes, nos sensibilités différentes.

Le monde a besoin de bonté : quand l’Eglise parle de bonté, vous, représentants de l’Etat, élus, acteurs de la vie économique et sociale, vous évoquez le « bien » de la population, le « bien public ». Faire du bien ou être bon, cela se rejoint !

Le pape François le rappelle souvent, nous sommes « gardiens » de la création, gardiens de l’autre, de l’environnement, gardiens de nous-mêmes, et il ne faut pas permettre que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde !

Pour terminer, parlons quelques instants de l’avenir.

D’une part, j’en suis certain, vous saurez accueillir avec confiance Mgr Benoît Bertrand qui me succède, comme vous l’avez fait pour moi. C’est un ami de longue date. Il arrive riche de tout ce qu’il a déjà vécu comme vicaire général du diocèse de Nantes et comme évêque de Mende. Et, je le sais, il a hâte de vous rencontrer, de vous connaître et de découvrir ce beau département du Val-d’Oise, ce beau diocèse de Pontoise.

D’autre part, un certain nombre d’entre vous m’ont demandé ce que j’allais devenir. Alors, quelques mots à ce sujet.

Je vais donc habiter Versailles à partir du 15 septembre, ce qui me permettra de rendre quelques services à la demande de l’évêque de Versailles, Mgr Luc Crépy, dont j’ai été l’aumônier de lycée il y a un certain nombre d’années !

Concernant mes futures missions : comme vous le savez peut-être, le pape François m’a renouvelé dans ma mission de membre du dicastère de la communication auprès de lui. Et le Saint-Siège m’a confié aussi, depuis novembre dernier, la charge de commissaire apostolique de l’Oratoire de France pour une durée encore indéterminée !

Au niveau de la Conférence des évêques de France, j’ai accepté, d’une part, d’accompagner la Délégation catholique pour la coopération (DCC), qui envoie chaque année en mission un grand nombre de coopérants dans le monde, et, d’autre part, d’accompagner les communautés catholiques francophones dans le monde.

Enfin, je vais participer, à compter du 1er septembre, au rapprochement des deux réseaux de radios chrétiennes : RCF er RND.

Et si je m’ennuie trop, j’ai encore quelques autres projets, en particulier d’écriture !

En tout cas, je peux vous dire combien j’ai aimé ce beau diocèse de Pontoise, cette magnifique terre de rencontre, ses contrastes, sa richesse et son dynamisme.

Je sais que vous allez poursuivre, les uns et les autres, les belles choses que vous avez entreprises, et le riche et fructueux partenariat avec le diocèse.

Alors, encore un chaleureux merci à chacun et chacune d’entre vous, et un très bon vent à tous !

Photos : François-Xavier Diakité et Jean-Michel Fehrenbach
5 juillet 2024

 
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