Pose de la première pierre
du Porche Malleville

Bien bel événement que cette pose de la première pierre !

Vous avez entendu ce passage de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens : « Vous êtes un champ que Dieu cultive, une maison que Dieu construit. […] Que chacun prenne garde à la façon dont il contribue à la construction. La pierre de fondation, personne ne peut en poser d’autre que celle qui s’y trouve : Jésus Christ. »

Chacun a contribué à ce projet de construction, depuis une dizaine d’années maintenant ! On pourra citer après cette bénédiction l’ensemble des nombreux contributeurs et contributrices de ce magnifique projet qui réunit les partenaires différents de cette œuvre commune…

• L’école Saint-Louis – Sainte-Thérèse et le collège-lycée Notre-Dame-Providence avec tous les membres du projet éducatif, en premier lieu les enfants, les jeunes et leurs familles (projet soutenu par la DDEC, Fanny Lebaillif en particulier en collaboration avec Gilles Bayon de la Tour…).
• La communauté des sœurs de la divine Providence de saint Jean de Bassel.
• La communauté paroissiale avec ses pasteurs.
• Et bien sûr tous les partenaires de ce projet, en particulier la Mairie d’Enghien (avec une mention particulière à Monsieur le Maire, Mr Sueur) mais aussi les entreprises, les architectes…

Tout cela est vrai et clair, mais si je reviens à la Lettre de saint Paul, il ajoute que la pierre de fondation, la « première pierre », c’est bien le Christ, source de vos engagements aux uns et aux autres, fondement de ce projet…

Il est tellement important de ne pas l’oublier, aujourd’hui comme demain… Dieu est bien le maître d’œuvre. Il a posé la pierre angulaire, le Christ, et il édifie l’Eglise. Vous êtes et vous serez la maison que Dieu construit. Quel magnifique défi !

Mon souhait le plus cher, c’est que ce lieu puisse rassembler autour du Christ des personnes diverses, d’âges, de milieux, de conditions de vie, de sensibilités différentes. C’est ainsi que le Christ aime et édifie son Eglise, et qu’il lui donne un visage prophétique qui annonce la Jérusalem céleste qu’il a inaugurée sur la terre.

Et je trouve que le passage de l’Evangile selon saint Luc que vous avez choisi entre bien en résonnance avec la Lettre de Paul : « Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde. »

Jésus ne dit pas : « Devenez le sel de la terre et la lumière du monde », mais : « Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde ». Avouez que c’est une magnifique feuille de route pour ce que vous allez construire ensemble ! Et également une marque incroyable de confiance du Christ !

Deux grandes tentations :

• Le risque n’est pas que la lumière s’éteigne, mais plutôt qu’elle se dissimule.
  Cacher la lumière qui est en nous ! C’est sans doute la grande tentation : nous savons bien qu’il est difficile aujourd’hui de s’affirmer chrétien.
  La tentation est grande de faire comme tout le monde, de se fondre dans la masse… De peur de recevoir des critiques, des moqueries, des coups.

• Et puis, il y a le sel. Le sel dans un plat représente une quantité infime, mais il est indispensable en petite quantité. Et là, le danger est qu’il se « dénature », qu’il cesse d’être sel. Dissimuler notre lumière ou laisser se perdre notre salinité : finalement, les deux tentations reviennent à peu près au même.

Comment alors assumer cette écrasante responsabilité que j’évoquais à l’instant ? Rassurons-nous : nous ne sommes pas seuls. Si nous sommes lumière du monde, c’est parce que le Christ l’est lui-même. Si nous sommes sel de la terre, c’est parce que le Seigneur l’est lui-même.

J’aimerais que chacun de vous se dise, sans orgueil mais sans fausse humilité non plus : « Eh bien oui, je suis le sel de la terre, je suis la lumière du monde. »

Non pas que vous seriez meilleurs que les autres ! Mais parce que vous êtes dépositaires d’une richesse qui ne vient pas de vous, qui ne vous appartient pas, que d’autres vous ont transmise. Cette richesse, c’est la Parole de Dieu, c’est le Christ !

Sel et lumière de diverses manières, selon les charismes de chacune et chacun :

La communauté des sœurs, sel et lumière par votre vie communautaire, votre vie de prière ; signe prophétique, par votre réponse à l’appel radical du Christ, que tout baptisé est également appelé à être disciple du Christ, à consacrer sa vie à Dieu.

La communauté paroissiale, sel et lumière, sous la houlette de son curé, appelée à former une communauté vivante et missionnaire, nourrie de la Parole et des sacrements, heureuse de témoigner du Christ et d’éclairer la route de tous les chercheurs de sens, les chercheurs de Dieu.

La communauté éducative de l’enseignement catholique, sel et lumière également. La mission éducative est vitale, plus que jamais aujourd’hui. Permettez-moi d’en dire un mot en terminant cette homélie.

Une œuvre éducative qui se poursuit au long des années grâce à l’école, lieu par excellence de socialisation et d’exorcisation de la violence.

Des établissements catholiques qui accueillent les élèves comme des personnes uniques et riches de potentialités multiples, aussi bien spirituelles qu’intellectuelles ou morales. Des établissements catholiques qui portent un projet éducatif avec un fondement solide à leur source, la personne du Christ !

Ces enfants et ces jeunes doivent expérimenter ici la joie d’être aimés de Dieu, afin qu’ils découvrent leur dignité d’enfants de Dieu.

La force de l’Enseignement catholique, son défi, c’est de penser qu’il n’y a pas qu’une tête bien pleine et la réussite au bac qui font un être humain. La force de l’Enseignement catholique et son défi, c’est de croire que tout élève est un enfant de Dieu, et que cette dimension-là doit être honorée. L’Evangile doit imprégner tout le projet et l’activité éducative de l’Etablissement comme sa source.

Alors, je crois que nous pouvons affirmer avec force que c’est une grande joie de bénir cette première pierre ! Amen.