Café-rencontre à Saint-Ouen-l’Aumône

Régulièrement, des personnes porteuses de handicap, des proches, des accompagnants… se retrouvent pour un temps de partage et de débats dans le café du cinéma Utopia de Saint-Ouen-l’Aumône. Les échanges y sont très libres et très profonds… Echos.

Nous voilà huit personnes attablées au café du cinéma Utopia à Saint-Ouen-l’Aumône ce mercredi 10 mai 2023. Parmi nous, une nouvelle participante. Tous ne la connaissent pas du tout. Nous commençons donc par nous présenter les uns les autres. Cela nous donne l’occasion de relire notre parcours de vie. Même si c’est forcément un peu rapide et donc « superficiel ».

Trois d’entre nous reviennent du pèlerinage à Lourdes avec le diocèse. C’est un moment fort pour ceux qui y participent, qu’ils soient malades accompagnés ou hospitaliers. Alors, bien sûr, nous en témoignons. Nos avis sont partagés sur l’organisation qui n’a pas convenu à l’un d’entre nous. Mais nous sommes d’accord sur l’essentiel : vivre un tel pèlerinage, c’est quelque chose de formidable, une expérience qui est à chaque fois unique. On peut y participer tous les ans ; chaque année, on en retire quelque chose de différent, mais de fort, sur le plan humain comme sur le plan spirituel.

Au Café Rencontre, nous avons des conversions « à bâtons rompus » entre nous. Nous passons de questions touchant la vie quotidienne des uns et des autres à des questions plus spirituelles, ou intellectuelles.

Comme souvent, nos discussions tournent un moment sur les difficultés avec les tuteurs ! Avec un brin d’humour, nous disons à notre « nouvelle » qu’elle comprendra vite que « les tuteurs, c’est un sujet récurrent ici ! » « Par chance, je ne connais pas encore ces difficultés-là !», dit-elle.

Puis nous avons entamé une conversion « à bâtons rompus » entre nous. Nous n’avons pas toujours de thème choisi pour notre rencontre. Nous passons de questions touchant la vie quotidienne des uns et des autres à des questions plus spirituelles, ou « intellectuelles ». L’important pour nous est de passer un bon moment ensemble, dans un esprit de convivialité, de respect les uns des autres. Pour un temps tout simple de partage, sans prétention. Et nous en sommes très heureux !

Groupe de jeunes en plein Air

Une difficulté majeure pour beaucoup de personnes handicapées : les transports.


– Les gens ne se lèvent même pas pour me donner une place. Pourtant, cela se voit que je suis handicapée !
– Ou même ils ne se poussent pas pour que nous puissions aller sur une place libre.
– L’autre jour, j’étais avec ma fille dans le bus. Après sa journée à l’ESAT [Établissement et service d’aide par le travail], elle était fatiguée. Elle est de santé fragile. Je lui ai dit de présenter sa carte d’invalidité pour avoir une place assise. Elle n’osait pas, elle avait peur de déranger. J’ai dû insister : c’est un droit, elle ne prend rien à personne. Elle l’a fait, et une personne a cédé sa place. Mais je suis sûre que si elle avait été seule, elle ne l’aurait pas fait.
– Pourtant, tu as raison, c’est un droit. Et c’est important qu’il soit respecté !
– Je suis assez autonome, j’arrive à me débrouiller dans les transports, si ce sont des endroits que je connais. Mais je prends un taxi pour aller dans des endroits que je ne connais pas.
– Tu as conscience de tes capacités et de tes limites. Et tu sais voir par toi-même ce que tu peux faire ou non… C’est important de tirer parti de tout ce qui demeure.
– Oui, tant que je suis autonome, j’en profite au maximum.

Les gens ne se lèvent même pas pour me donner une place. Pourtant, cela se voit que je suis handicapée!

Notre vie en Eglise

Nous évoquons notre vie en Eglise. Et l’une d’entre nous se souvient avec un brin d’émotion de ses années en JOC…
– C’était le Père Erick qui était responsable. Mais on était tout un groupe. On faisait plein de choses ensemble. On allait manifester le 1er Mai. Mais la journée n’était pas finie ! Le soir nous nous retrouvions, nous discutions de tout ce qui s’était passé dans la journée.
– C’est important de relire ainsi nos journées, seul ou avec d’autres. Pourtant, ce n’est pas vraiment une habitude pour beaucoup. Ce l’était dans les mouvements d’action catholique.
– Il y en a de moins en moins…
– Cela existe toujours mais moins en effet. Il y a déjà plus de 20 ans le Père Erick disait que les participants ne se reconnaissaient pas vraiment dans le terme « catholique », peu dans le terme « ouvrier ». La seule chose avec laquelle ils étaient vraiment
d’accord, c’était « jeunes » !

Les mouvements d’Action Catholique ont formé beaucoup de gens qui ont pris des responsabilités dans l’Eglise. « Voir, juger, agir » c’est une bonne méthode.

– Les mouvements d’Action Catholique ont formé beaucoup de gens qui ont pris des responsabilités dans l’Eglise. « Voir, juger, agir » c’est une bonne méthode.
– Et puis, j’ai bien connu le Père Gillet. Mon père, il  « bouffait du curé », mais lui il l’aimait bien. Il venait souvent manger à la maison et papa discutait beaucoup avec lui.
Le Père Gillet étant prêtre ouvrier, nous faisons une petite incursion dans l’histoire récente de l’Eglise, autour de celle des prêtres ouvriers. Les intuitions qui ont conduit à leur création, et le pourquoi de leur quasi-disparition.

Mai 2023

 
CONTACTS

Café rencontre :
Cécile Lavernhe
cecilelavernhe4@gmail.com

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