Dieu libère l’Humanité tout entière

Des proches de personnes souffrant de maladie psychique se sont retrouvées pour échanger autour du texte de « La Visitation ». Echos des partages…

Quatre membres du Relais Lumière Espérance du diocèse se sont retrouvés durant le temps de Carême, pour continuer notre cheminement avec le carnet de route de cette année pastorale. Il s’articule autour du thème « Dieu libérateur ». Et tout particulièrement ce jour : « Dieu libère l’Humanité tout entière », à partir des figures de Marie et Elisabeth, lors de la Visitation.

Comme à l’ordinaire, nous nous donnons des nouvelles des uns les autres. Curieusement, il y a des similitudes dans nos vies actuellement ! Pour deux d’entre nous, l’enfant en souffrance psychique est plutôt stabilisé ces derniers temps. Et, de ce côté-là, la vie suit son cours sans trop de heurts, avec les incertitudes liées à ces pathologies. Mais, ce sont les frères ou sœurs qui sont en souffrance. Tous deux sont comme « englués » dans des difficultés de relations conjugales douloureuses, avec des conjoints que l’on pourrait qualifier de « toxiques ».
Pour les deux autres, leurs filles respectives sont elles aussi dans des difficultés relationnelles dans leur vie conjugale actuelle… suite à trois relations conjugales précédentes ayant conduit à des échecs douloureux. Ce qui conduit à beaucoup de questionnements, de sentiments d’échecs, voire de culpabilité…

C’est aussi une histoire de relations que l’Évangile de la Visitation nous raconte ! Mais une relation chaleureuse et épanouissante…

Au jourd’hui, nous en venons à adorer le « Veau d’or » ! Il faut être riche, beau, connu, sans souffrance…

Quelques échos de nos échanges
sur cet évangile…

  • Marie a accepté la naissance de l’enfant dans des conditions très inhabituelles pour l’époque ! Comment est-ce possible ?
  • Pour les femmes d’aujourd’hui, est-ce que l’humilié de Marie nous inspire ? L’humilité, n’est-ce pas ce qui manque beaucoup aujourd’hui ? Il nous semble que c’est beaucoup ce qui manque dans la société d’aujourd’hui…
  • Si ma grand-mère revenait, elle se croirait sur une autre planète ! Tout ce qui est technico matériel a explosé. Ces supports entrainent les jeunes à avoir, trop souvent, des conceptions totalement erronées de la réalité (tel le fait que la terre soit plate !)
  • Nous en venons à adorer le « Veau d’or » ! Il faut être riche, beau, connu, sans souffrance. Les points de repère ont explosé…

Au jourd’hui, nous en venons à adorer le « Veau d’or » ! Il faut être riche, beau, connu, sans souffrance…

Ensuite, nous nous sommes posés trois autres questions : « Quel sel suis-je ? », « En quoi voit-on que j’ai reçu le don de l’Esprit ? », « Quel témoignage pouvons-nous donner de la présence de l’Esprit Saint dans notre relation avec les personnes malades psychiques dont nous sommes proches ? »
Les deux premières questions nous laissent, à vrai dire, perplexes ! Pouvons-nous y répondre nous-mêmes ? N’est-ce pas plutôt à ceux qui nous entourent, nous voient vivre, de le dire ? Nous risquerions sinon de ne pas être dans l’humilité ? Cette humilité dont parle justement les Béatitudes…
Notre relation avec les personnes malades psychiques dont nous sommes proches est-elle différente de nos relations à d’autres personnes ? La présence de l’Esprit Saint y est-elle plus spécialement requise ?

Marie figure d’humilité… humilité qui se manifeste par cette question « comment cela va-t-il se faire ? » Elle ne met pas en doute la réalité, mais demande comment cela va pouvoir arriver.

  • Même dans les pratiques religieuses, on voit des jeunes revenir à des formes très traditionnelles, par besoin de retrouver des repères. On s’en remet à des choses « toutes faites ». Sans en savoir les racines. On ne veut plus raisonner par soi-même. On se robotise avec des outils très puissants, en se remettant dans les mains de programmes tout faits… On ne sait plus penser par soi-même, philosopher par soi-même. Et on balaie la question de Dieu !
  • Certains cherchent des preuves de l’existence de Dieu. Un livre paru récemment a surfé sur ces recherches. Mais les miracles sont-ils des preuves de l’existence de Dieu ? Jean-Pierre, diacre, a entendu récemment Sœur Bernadette Mouriau, dernière des miraculés officiellement reconnus à Lourdes. Celle-ci dit bien qu’elle est avant tout un témoin. Mais il a fallu un long parcours du combattant pour que sa guérison soit reconnue comme miraculeuse.
  • Marie figure d’humilité… humilité qui se manifeste par cette question « comment cela va-t-il se faire ? » Elle ne met pas en doute la réalité, mais demande comment cela va pouvoir arriver. Cela ne tient pas debout, ce n’est pas réaliste ! C’est peut-être un modèle unique de parthénogénèse, nous demandons-nous avec un brin d’humour ! Mais, biologiquement parlant, l’enfant aurait dû être une fille !

Il faut laisser Marie à sa juste place. Elle est, pour les chrétiens, le modèle de ceux qui écoutent la Parole de Dieu et cherchent à s’y conformer.

    • Il ne faut pas chercher à comprendre… C’est « juste » un signe de l’Amour de Dieu, c’est tout… MARIE, c’est, en français, l’anagramme, du verbe AIMER…
    • Il faut laisser Marie à sa juste place. Elle est, pour les chrétiens, le modèle de ceux qui écoutent la Parole de Dieu et cherchent à s’y conformer. Le Nouveau Testament nous dit très peu de choses sur elle… Mais il nous dit que Marie est humble, confiante, même dans la douleur extrême, fidèle, présente aux débuts de l’Eglise.
    • C’est elle qui porte nos prières au Seigneur. C’est ce que nous disons dans le « Je vous salue Marie ».
      Les miracles sont la manifestation de l’Amour de Dieu. A Lourdes, ils manifestent que nos prières, confiées à Marie, sont « efficaces ».

Avant de nous séparer, nous nous redisons combien ces rencontres sont importantes pour nous. Pour les mamans dont l’enfant est en souffrance psychique, c’est un lieu unique pour partager nos propres souffrances. Dans un climat de respect que l’on ne trouve pas souvent ailleurs. Parce que la souffrance psychique fait peur et qu’il est difficile d’en parler… Et pour Jean-Pierre, notre accompagnateur spirituel, un moyen de découvrir un monde qu’il ne connaît que peu… et donc un morceau d’Humanité…
Devant la richesse de ce que nous vivons, en constatant les bienfaits que nous en retirons, nous nous demandons alors « pourquoi sommes-nous si peu nombreux ? ». Il est difficile de trouver les moyens pour présenter le Relais Lumière Espérance… et nos timides tentatives ne semblent pas parler aux personnes proches des malades psychiques (car il n’y pas que des parents dans notre Relais.)

Any Tournesac
Avril 2023
Illustrations : Bernadette Lopez
www.evangile-et-peinture.org
www.bernalopez.org

 
CONTACT

Groupe « Relais lumière espérance »
du Val-d’Oise
►Réunions 5 fois par an à Taverny
(Paroisse Notre-Dame-des-champs
170, rue d’Herblay
)
Contact : Serge Coletti
Tél. :  01 34 13 64 93

Qu’est-ce que
« Relais Lumière Espérance » ?

Lieu d’accueil et de respect, le groupe « Relais Lumière Espérance » permet à chacun de partager ses difficultés, ses souffrances, ses joies : on se donne des nouvelles, on prie ensemble et on partage autour d’un thème tel que :

  •  Dans l’accompagnement de mon proche en souffrance psychique, comment prendre en compte ma fragilité ;
  • Comment aimer et accompagner nos proches malgré et au-delà de notre sentiment de culpabilité?

Télécharger le tract du groupe « Relais Lumière Espérance »

La Visitation : Evangile selon saint Luc
Lc 1, 39-56

  En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte :

« Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »

Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.

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