Verso l’Alto : camp vocationnel
Un groupe de jeunes hommes, de séminaristes et de prêtres du diocèse ont vécu une expérience spirituelle et sportive au Col du Grand-Saint-Bernard. Compte-rendu et témoignages.
Notre camp vocationnel, Verso l’Alto, s’est tenu au col du Grand-Saint-Bernard du 26 février au 3 mars 2023. L’objectif : faire vivre à des jeunes hommes, qui s’interrogent sur leur vocation, une semaine de fraternité avec des prêtres et des séminaristes. L’objectif était aussi de marcher en montagne !
Il était donc normal que nous commencions par célébrer la messe tous ensemble avant d’avaler la route qui nous séparait de la Suisse. Lorsque la nuit se lève nous atteignons Orsières. Première étape de notre ascension, nous y dinons, dormons et louons le matériel pour la semaine.
L’objectif : faire vivre à des jeunes hommes, qui s’interrogent sur leur vocation, une semaine de fraternité avec des prêtres et des séminaristes…
Lundi matin nous retrouvons Philippe, guide de haute montagne, qui nous accompagne pour rejoindre l’hospice. Nous sommes rejoints par le P. Hugues, un chanoine récemment ordonné. La montée se fait tranquillement, avec une pause déjeuner au milieu. En début d’après-midi nous arrivons à l’hospice. Nous y sommes accueillis par le P. Raphaël. Figure de l’hospice, il y est depuis des années et quand il ne prie pas c’est qu’il est en train d’accueillir les randonneurs. Un bel exemple de l’accueil de l’hospice. D’ailleurs on peut lire sur le mur de l’entrée « Ici le Christ est adoré et nourri ». Notre journée se termine par un topo sur la disponibilité face à l’appel du Seigneur.
Le lendemain matin nous décidons de partir vers le col de Fenêtre. Une météo capricieuse nous empêche d’atteindre notre objectif de marche. Cependant l’adversité permet de souder le groupe et de former une bonne cohésion qui durera jusqu’au moment de se quitter. Afin de finir la balade sur une bonne note, nous commençons la construction d’un igloo. De retour à l’hospice en milieu d’après-midi nous échangeons nos impressions sur la journée autour du thé chaud. Après la messe, nous écoutons un topo qui s’intitule : « Apprivoiser ses peurs ». Les moments passés à table sont vraiment précieux pour permettre à tous de se connaître et de faire l’expérience de la fraternité sacerdotale existante dans le beau diocèse de Pontoise.
Mercredi matin le soleil est au rendez-vous. Il nous permet de voir les environs de l’hospice pour la première fois depuis notre arrivée. Au programme de la journée : ascension du Mont Fourchon, chantier de l’igloo, thé chaud, messe, témoignage d’un séminariste et puis dîner tous ensemble. Une belle journée qui continue de souder le groupe. De plus nous faisons vraiment l’expérience de la prière puisque tous les jours nous chantons les Laudes, nous célébrons la messe, et nous prions les Vêpres et Complies avec la communauté de l’hospice et les personnes qui y passent la nuit. Pour certains, c’est la découverte du repos dans le Seigneur au rythme de la psalmodie.
Jeudi nous tentons à nouveau d’atteindre le col de Fenêtre. Certains, fatigués, restent au calme pour prier, se reposer ou simplement faire une balade moins sportive. Après quelques frayeurs sur des plaques de verglas, nous atteignons enfin notre objectif. Un vent fort et la timidité du soleil nous font vite redescendre vers l’igloo. Il faut absolument le terminer aujourd’hui car vendredi matin nous rentrons en France. Heureusement tout le monde est là et les derniers ajustements ne prennent que quelques minutes. C’est l’ensemble du groupe qui y déjeune confortablement installé. Encore un chouette moment entre nous ! Puis nous rentrons vite à l’hospice où notre dernier topo nous attend : « Comment relire sa vie ? » Il découlera sur un exercice pratique consistant à relire sa vie sous le regard de l’Esprit-Saint, afin de voir comment Dieu agit dans nos vies et comment nous pouvons mettre notre expérience au service de la gloire de Dieu.
Le reveil du vendredi matin sonne l’heure du retour. Nous regagnons nos voitures après une semaine hors du temps et coupée du monde. En descendant nous avons tous le sentiment d’avoir vécu un camp haut en couleurs et rempli de grâce. Il ne reste plus que la prière et notre action pour faire fructifier ces perles que le Seigneur a fait naitre en nous !
Henri Lajouanie
Séminariste
Mars 2023
Pour soutenir
les vocations
La montagne nous révèle !
Au retour du camp vocationnel au col du grand St Bernard, les participants ont pu exprimer ce qu’ils avaient vécu.
Pour la plupart d’entre eux, le cadre offert par le col du grand St Bernard a permis de vraiment se couper du monde, de se remettre en question et de se rendre disponible.
Comme le dit l’un de nous : « A la montagne on ne peut pas se cacher » et un autre : « La marche permet de réfléchir à beaucoup de choses ». Ainsi le cadre de la montagne, par l’exercice physique, a permis le dépassement et l’entraide entre les différents participants. Le lieu a servi à la plupart de se découvrir ou plutôt de se révéler car comme le dit un des participants : « La montagne nous révèle à nous (faiblesses, peurs…) et appuie sur des points douloureux mais permet une opportunité de voir des choses que l’on ne connait pas sur nous. »
« Ici, on prie avec ses pieds ! »
« Quels sont les caractéristiques d’une spiritualité de la montagne ? » demandais-je intéressé au chanoine du Grand-Saint-Bernard qui montait à mes côtés la piste vers le col du même nom… Il prit quelques secondes pour réfléchir. Il glissa un ski en avant, puis un autre, et enfin, il répondit : « Je crois que c’est l’unité entre le corps et l’âme… ici, on prie avec ses pieds ! »
Il disait vrai. La montagne unifie. On quitte la théorie au profit de l’expérience. Le cerveau et les pieds s’unissent. Le cœur et les yeux ne font qu’un. Les muscles et l’âme se joignent. Les personnes entre elles se parlent. Quiconque a déjà fréquenté un refuge de montagne vous témoignera qu’au-delà de 2500 mètres d’altitude, une ambiance fascinante simplifie notre rapport à Dieu et aux autres.
C’est cette atmosphère particulière que nous recherchions pour notre camp vocationnel, et c’est cela que nous avons trouvé. Elle nous a aidé à une grande liberté de parole, de prière et de réflexion, tout en évitant de raisonner hors-sol, puisque nous gravissions ensemble de fortes pentes. Par la simplicité des rapports, elle fût le lieu favorable à un échange sur la volonté de Dieu pour chacun de nous.
Il est peu probable que vous habitiez les cimes des Alpes. Et pourtant, les 27 mètres d’altitude de Pontoise et de ses alentours n’empêchent pas de travailler à réduire la distance entre le cœur et les pieds, d’unifier le corps et l’âme, de simplifier nos relations, pour échanger ensemble sur les sujets essentiels : les appels de Dieu sur nos vies. Je vous souhaite cette expérience décapante.
Martin de Hédouville+